JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI – Un festival éblouissant

Jusqu’au 20 juillet – Festival La Collégiale – Collégiale St Pierre- Six-Fours

Philippe Jaroussky, Brigitte Fossey, Andréas Scholl… De grands noms invités par Jean-Christophe Spinosi qui, pour la neuvième fois, se retrouve entre les murs de ce lieu unique qu’investit chaque année notre grand musicien, violoniste et chef d’orchestre de l’Ensemble Matheus.


Quatre soirées rythmées par les musiques de Vivaldi, Haendel, Mozart, Haydn, Pergolese, qui font chaque année « collégiale comble » pour apprécier le nec plus ultra de la musique sacrée.
Aujourd’hui Jean-Christophe Spinosi est devenu, comme les frères Capuçon, l’ami incontournable de la ville de Six-Fours.


Comment as-tu choisi tes musiques et tes invités cette année ?
Par amitié, par admiration, par coups de cœur, par choix selon les cas.
Philippe Jaroussky, je l’ai auditionné alors qu’il débutait. Il avait dix-neuf ans. J’ai tout de suite été admiratif de cette voix unique au monde et ça a très vite collé entre nous. Nous avons en fait grandi ensemble, nous avons très vite fait des concerts et des disques. Mais là, ça faisait à peu près dix ans que nous n’avions rien fait. Ce concert est une avant-première et nous allons faire une tournée.


Et puis il y a au programme « La messe en ut de Mozart »
C’est une œuvre colossale où l’on découvre tout l’art et le génie de Mozart. C’est une musique qui sonne comme un opéra et Milos Forman, dans son film « Amadeus » en a fait un chef d’œuvre. Bien qu’inachevée, cette messe est le ciel de la musique, c’est fort en émotion. Je ne l’avais encore jamais jouée.
Ce sera donc fait le 16 juillet à la Collégiale.


Et voici encore une artiste inattendue : Brigitte Fossey !
Je connaissais la comédienne qui, depuis « Jeux interdits » où elle était une enfant, est devenue la grande artiste que l’on sait. Nous avions failli travailler ensemble sur « La flûte enchantée » de Mozart mais cela ne s’est pas fait et je ne l’ai pas rencontrée. Et puis, j’ai appris, en lisant une interview d’elle, qu’elle avait voulu mettre en scène un opéra de Rameau. Cela ne s’était pas fait non plus mais elle disait que, si ç’avait été le cas, c’était avec moi qu’elle aurait voulu le faire !
Lorsqu’on a envisagé de mettre au programme « Les sept dernières paroles du Christ en croix » sur la musique de Joseph Haydn, j’ai pensé à elle. Je l’avais déjà monté avec Michaël Lonsdale, Daniel Mesguish et un certain Mathieu Spinosi comme récitant. 


Justement, ce sont les paroles de Jésus… Dites par une femme, c’est surprenant !
Justement, je me suis dit pourquoi pas une femme ?
C’est un texte qu’on lit, une femme peut très bien le lire. De plus, du peu que je connais de Brigitte, c’est une femme très spirituelle et une légende du septième art. Elle viendra donc le 18.


Et Andréas Scholl, nous revoici avec un contre-ténor !
Oui, j’ai fait appel à un autre contre-ténor, qui fut le professeur de Philippe Jaroussky : Andréas Scholl, une légende, qui fait avec sa voix de falsetto, des choses incroyables, que l’on a du mal à imaginer. Il a étudié à la Schola Cantorum de Bâle où il enseigne aujourd’hui. Il viendra donc en récital le 20 juillet. Il interprètera, le « Sabat Mater » de Pergolese et la cantante « Cessate ormai cessate » de Vivaldi. Je l’accompagnerai avec l’Ensemble Matheus.

 

Côté disques, as-tu des projets ?
J’ai deux projets mais il est difficile d’en parler car ceux-ci peuvent se modifier. Un disque est prévu pour 2023 et je pense qu’il sera au programme du festival l’année prochaine, pour fêter notre dixième année à la Collégiale. J’ai aussi un projet de coffret opéra qui, lui, devrait sortir en 2024.

Propos recueillis par Jacques Brachet