Jean-Louis Masson – Cinquante ans de création et de transmission

A l’occasion des cinquante ans du théâtre du Rocher, Jean-Louis Mas- son, maire de la Garde durant de nombreuses années et actuellement premier adjoint nous détaille son attachement à la Culture, mais également aux compagnies qui ont partagé cette aventure. Il revient sur l’histoire du théâtre, la création d’une nouvelle salle de spectacle et sur les festivités du 11 décembre.

Le théâtre du Rocher célèbre cinquante ans d’existence. Que retenez-vous de cette longue histoire ?
Le théâtre du Rocher est une pierre angulaire de la vie culturelle gardéenne. Dès sa création, la décision d’accueillir une compagnie en résidence était no- vatrice pour l’époque. Personnellement, j’ai surtout connu Le Bruit des Hommes et Le Cabinet de Curiosités, compagnies dirigées respectivement par Yves Borrini et Maryse Courbet, et par Guillaume Cantillon, et je me suis attaché à elles. A mon arrivée, Le Bruit des Hommes était en résidence. Cette compagnie a permis au théâtre d’explorer des formes de création ambitieuses, offrant un espace d’expression à de jeunes créateurs, tout en innovant avec des spectacles hors
les murs, dans des lieux insolites comme des parkings ou des terrasses. Elle a également initié une collaboration avec le lycée du Coudon. Puis en 2009, Le Cabinet de Curiosités lui a succédé. Guil- laume a exploré des formes théâtrales plus diversifiées. J’ai été marqué aussi par l’écriture collective souvent menée par la compagnie. Les débuts du théâtre ont accueilli la compagnie César Gatte- gno, figure théâtrale de la région, avec des créations audacieuses et variées, allant de la tragédie classique au théâtre contemporain. Cette diversité a posé les bases d’un rayonnement qui s’est étendu bien au-delà des frontières locales, jusqu’au Festival d’Avignon, auquel nos équipes continuent d’assister.

Quelles initiatives ont marqué cette aventure culturelle ?
Parmi les temps forts, je citerais le Festival Populaire de La Garde dès 1969, véritable vitrine de la ville. La signature d’une convention tripartite en 1984 entre l’État, la ville et Le Bruit des Hommes a confirmé le statut du Rocher comme un lieu incontournable. Le Bruit des Hommes avait également lancé un café-théâtre associatif, le Bagdad Café, qui favorisait les échanges entre artistes et publics. Nous avons eu la visite d’auteurs importants, tels Michel Azama ou Philippe Minyana. Depuis vingt-cinq ans, nous accueillons le festival de théâtre amateur Théâtre en Garde. Aujourd’hui encore, le théâtre rayonne grâce à ses collabo- rations avec le lycée du Coudon et sa classe théâtre et sa section cinéma, mais aussi via des réseaux culturels comme le Chaînon et Le Cercle de Midi, le Pôle de coopération des Acteurs de la filière Musicale en Région Sud & Corse et le Réseau Interrégional en Rue depuis cette année. Nous sommes aussi partenaires de structures locales : la SMAC Tandem, le PÔLE, arts en circulation ou le FiMé ; et le théâtre bénéficie du soutien du Département du Var.

Vous inaugurez bientôt une nouvelle salle. Pourquoi cette évolution ?
La salle actuelle, limitée à cent cinquante places, ne pouvait plus répondre à l’enthousiasme croissant du public. Nous avons donc décidé de créer un nouvel espace de mille-deux-cents m2 pouvant accueillir jusqu’à trois-cent-cinquante spectateurs. Ce lieu sera dédié à toutes les formes d’arts vivants : théâtre, danse, musique, cirque, humour ou encore jeune public. Nous pourrons accueillir des productions de plus grande envergure. Le Rocher reste également en activité. Nous visons un label “100% Éducation Artis- tique et Culturelle”, qui reconnaîtrait nos efforts pour offrir à chaque jeune, de la maternelle à l’université, un accès à des expériences artistiques enrichissantes.

Pour finir, un mot sur les festivités du cinquantième anniversaire ?
Le 11 décembre, nous organiserons une soirée exceptionnelle réunissant dix comédiens des trois compagnies en résidence qui se sont succédé. Ce collectif proposera un grand récit retraçant ces cinq décennies, agrémenté d’un diaporama et d’une exposition dans notre espace La Vague. Ce sera un moment unique de souvenirs et de célébration, montrant à quel point le théâtre a marqué notre territoire.

Jean-Louis Masson
Président du Conseil départemental du Var Vice-Président de la Métropole TPM Premier adjoint de la Ville de La Garde