Jean-Luc Longour – Un festival de jazz intime et populaire.

>> Jazz Ô Vieux Cannet, du 18 au 21 juillet au Cannet des Maures

Monsieur le Maire, pouvez-vous nous détailler la devise de la ville, « Nature et culture » ?
La culture est tout simplement indispensable pour notre commune. Je suis un adepte de la pensée d’Edgar Morin, qui affirme que l’homme est culturel par nature. Nous avons choisi de cultiver cet aspect en mettant la culture dans la rue. Chaque année, un artiste crée une œuvre imposante, qu’il s’agisse d’une fresque, d’une sculpture sur un vieux monolithe ou d’une gravure sur ardoise par exemple. Ces œuvres restent dans la rue et deviennent partie intégrante de notre environnement. Par exemple, la façade de la mairie arbore une fresque de 100 m² relatant son passé de magnanerie. Plus loin, on peut voir des sculptures sur ardoise brute de Corrèze. Yann Jost, un artiste venu il y a quelques années, a proposé aux passants de laisser l’empreinte de leur main sur une œuvre… Aujourd’hui, nous avons une vingtaine d’œuvres imposantes accessibles à tous.
Notre médiathèque est le navire amiral de cette démarche culturelle. Elle travaille auprès des jeunes pour les inciter à la lecture et ainsi favoriser la naissance d’esprits critiques et cultivés. À la fin du CM2, chaque élève reçoit un dictionnaire avec la devise de Benjamin Constant : « L’ignorance conduit à la servitude ». La culture renforce également le lien social et crée une ambiance apaisée, orientant les citoyens vers la connaissance plutôt que vers des réactions émotionnelles sur les réseaux sociaux. C’est très important pour nous.

Pourquoi avoir voulu créer un nouveau festival de jazz ?
À l’origine, nous avions créé un festival rock, le Chien Rouge, qui avait trouvé sa place dans notre commune mais pas toujours son public. J’aimerais qu’une association le reprenne en main d’ailleurs. Le Vieux Cannet, sur notre piton rocheux, est un site historique remarquable où demeuraient des Comtes de Provence. Notre ville actuelle s’est construite autour de la gare et la mairie a été installée en dessous du piton rocheux dans cette magnanerie. Nous avons voulu créer une animation intimiste sur ce site historique. Le jazz s’est imposé naturellement et nous avons décidé de créer ce festival avec l’aide de Kristin Marion, une chanteuse de jazz reconnue. La jauge est limitée à trois-cents personnes, ce qui permet de préserver une ambiance chaleureuse et de mettre en valeur ce site magnifique.

Pouvez-vous nous détailler la programmation de cette année ?
Pour cette première édition du Festival Jazz ô Vieux-Cannet, nous avons une très belle programmation. Enzo Enzo, notre tête d’affiche, est une amie de Kristin. Elle se déplace peu mais a accepté de venir. Swing Machine est un groupe qui rencontre un beau succès, il se produit régulièrement au caveau de la Huchette par exemple. Anne Ducros est une chanteuse française de jazz popularisée par ses nombreuses apparitions à la télévision, elle possède un répertoire très varié et une voix magnifique. Enfin Gilda Solve est une chanteuse américaine très douée qui se produit souvent en France et aime jouer avec des groupes, improviser…
Autour de ces concerts, nous voulons créer une ambiance conviviale sur la place, avec restauration dès 18h00. L’ambiance sera à la fois jazz et guinguette, permettant de dîner entre amis et certainement d’échanger avec les artistes. La place sera décorée et illuminée, créant une atmosphère populaire et propice à la découverte. Nous avons souhaité avoir une programmation accessible à tous. Le jazz a une origine profondément populaire, nous voulons donner envie d’aller découvrir ces artistes sur ce beau piton rocheux, entre chien et loup puis à la nuit tombée. Nous avons également mis en place des transports pour acheminer les festivaliers du centre-ville vers le Vieux Cannet. Nous invitons tout le monde à s’inscrire à l’avance sur notre site internet. Nous mettons un point d’honneur à promouvoir la culture, le développement durable mais aussi l’équité sociale. J’ai d’ailleurs mis en place une Maison de la Fraternité, idée chère également à Edgar Maurin, pour aider les plus démunis, et nous avons planté trois-cents arbres pour favoriser le retour de certains insectes et installé des nichoirs pour encourager les mésanges à lutter contre la chenille processionnaire. Notre ville est un endroit où il fait bon vivre.

Fabrice Lo Piccolo