JEAN-MARC BARR & MICHEL REDOLFI – La mer est sacrée.
MUSIQUE – POÉSIE
Sea Of Sound
Samedi 11 septembre – Plage de Pipady, Toulon
A l’occasion des dix ans du Liberté, vivez une expérience unique : totalement immergés, vous écouterez, à Pipady, la musique subaquatique de Michel et la voix de Jean-Marc qui récite des poèmes marins. Sur fond de militantisme écologique, découvrez la mer comme vous ne l’avez jamais entendue.
Comment s’est passée votre rencontre ?
Michel : A San Diego, la ville de Jean-Marc, on s’est baigné dans les mêmes eaux, on a fait du surf aux mêmes endroits… Déjà sur « Le Grand Bleu », je faisais la sono sous-marine pour Besson. Mais on ne s’était pas rencontrés. Il y a trois ans lors d’un concours d’apnée, Jean-Marc était président d’honneur, et on s’est retrouvés… sans s’être jamais vus auparavant.
Jean-Marc : J’ai participé à un de ses évènements à Bruxelles dans une piscine chauffée à trente-trois degrés, avec une centaine de personnes. Son instrument est magnétique, avec des sons un peu Space Age. Tu ne peux les entendre qu’au contact de l’eau. Tu sens la musique dans tout ton corps. Pendant une heure les auditeurs ont les yeux fermés et captent cette musique venue des fonds marins. Dans cette position d’écoute privilégiée, ils participent vraiment, à l’écoute de leurs émotions. La musique nous berce et à l’opposé d’un night-club, on en ressort rechargé. C’est la première fois que je vais participer en mer. Un des cadeaux que m’a fait « Le Grand Bleu » est la découverte de l’apnée. A trente mètres, tu es insignifiant. Notre spectacle s’appelle S.O.S. (Sea of Sound), il faut préserver la mer et la nature, c’est sacré comme une église.
Michel : Tu es en résonance avec l’eau, où le son se déplace à 1450 m/s au lieu de 300 m/s dans l’air. Le son met ton corps en vibration comme un cristal. Les textes récités par Jean-Marc sont très poétiques, on se laisse bercer par le chant des mots. Nous faisons retrouver la mer, mais pas celle sportive, m’as-tu-vu. Si les gens viennent avec un masque, ils voient les poissons, les posidonies… Nos perspectives musicales et poétiques sont changées. La réaction des participants est très positive.
Comment s’est fait le choix des textes ?
Michel : On a choisi des textes en lien avec le thème de la mer ou de l’eau, d’Erri de Luca, de Patrice Van Eersel, qui a écrit sur les baleines notamment. On est au milieu du son, à Pipady, une petite calanque bien préservée. Jean-Marc a fait rêver deux générations, avec « Le Grand Bleu », là on peut vivre ces émotions. J’ai déjà fait trois grands concerts en mer, en Californie, à Nice et à Sidney.
Jean-Marc : En 2021, l’eau peut être un espace culturel : Julie Gautier crée des chorégraphies en apnée, Jason deCaires Taylor immerge ses sculptures. Aujourd’hui, le spectateur ne veut plus seulement être diverti mais veut participer. Je veux que cette émotion que je ressens dans l’eau soit contagieuse. Un peu comme au festival Burning Man aux Etats-Unis, il y a une vraie philosophie, un désir de s’échapper de la terre. La poésie que je communique touche les gens, c’est beaucoup plus satisfaisant que de faire un film.
Michel : Le public arrive dans le plus simple appareil, avec une combinaison de préférence. Nous mettons également en place une plateforme sur WhatsApp où tout le monde peut envoyer des messages, que nous diffuserons ou que Jean-Marc reprendra. Ce que l’on amène n’est pas un bruit de plus dans ce monde du silence devenu de plus en plus celui du bruit des hommes… La mer n’est pas juste une poissonnerie. Là, on est tous ensemble avec le vivant de la mer, les gens s’émerveillent devant les poissons, c’est peut-être un bon moyen de la sauver.
Justement, Jean-Marc, tu es parrain del’association Cetasea, qui préserve les animaux marins…
Jean-Marc : Ma participation est minime. Je suis dans la frustration d’être américain en ce moment. Cet empire est devenu inarrêtable et est à la tête de toutes les destructions. Ça me pousse vers le militantisme. Je suis très marqué par le mouvement « Extinction Rebellion » qui demande une vraie réflexion sur le climat. Je vois la folie du monde chaque matin, c’est devenu pornographique. J’aimerais pouvoir dire à mon fils que j’ai fait quelque chose durant la guerre…
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Septembre 2021