Jean-Philippe Daguerre – Le théâtre c’est, avant tout, les comédiens.
« Adieu Monsieur Haffman » à l’Espace Malraux de Six-Fours-les-Plages, le 10 octobre à 20h30.
Homme de théâtre maintes fois “Moliérisé“, Jean-Philippe Daguerre sera sur scène au théâtre Malraux de Six-Fours les Plages, pour dispenser auprès des spectateurs le plaisir qu’il prend à jouer devant eux ! Un moment de théâtre à ne pas manquer.
Vous êtes comédien, auteur, metteur en scène, co-directeur d’une compagnie de théâtre avec votre épouse, producteur de spectacle, quel rôle préférez-vous ?
Aujourd’hui, c’est le rôle de comédien que je préfère, même si ce n’est pas celui pour lequel je suis le plus célèbre, c’est pour moi le plus facile à vivre car il procure un plaisir immédiat. Le comédien est en relation directe avec les autres acteurs, le public, il joue, se déguise, s’amuse, et même si tout le travail qu’il y a autour de lui peut être gratifiant, ce n’est pas le même plaisir que de jouer. Je pars du principe que dans le théâtre, tout tourne autour des comédiens, et que l’on écrit et met en scène des pièces pour qu’ils soient heureux, se sentent bien et fassent plaisir aux gens qui viennent les regarder.
Votre pièce “Adieu Mr Haffman“, qui a reçu plusieurs Molière, sera présentée le 10 octobre au théâtre Malraux, pouvez-vous nous dire ce que ce texte représente pour vous ?
“Adieu Mr Haffman“ est ma première production en tant qu’auteur, c’est un peu comme un premier bébé, quelque chose de très fort ! Depuis j’ai écrit six pièces, mais à l’époque, j’avais quarante-huit ans, j’étais metteur en scène et comédien et je me suis risqué à créer une pièce sur un sujet original, inventé, tout seul et sans savoir si j’étais véritablement auteur. Cela a donc été une révélation de savoir que j’étais capable de donner naissance à une pièce et surtout, de voir à quel point elle a été bien accueillie. La pièce a reçu quatre Molières dont celui de l’auteur, elle a été traduite dans plus de vingt langues, jouée plus de mille fois aux quatre coins du monde et adaptée au cinéma. Quand on a vécu cette sorte de miracle, il faut rester calme, et ce que l’on fait par la suite, il ne faut pas le comparer à cette incroyable prodige… Alors quand mon spectacle “Du charbon dans les veines“ a été récompensée par cinq Molières, je me suis dit que c’était du rab, que c’était merveilleux !
“Adieu Mr Haffman“ se déroule durant la deuxième guerre mondiale, mais est-ce la petite ou la grande histoire qui prime pour vous ?
C’est toujours la petite histoire qui prime. La grande Histoire, je la laisse aux historiens. Je choisis un contexte historique, qui est très présent dans l’univers de la pièce, puisque l’intrigue se déroule durant la deuxième guerre mondiale, quand se décide l’horreur du port de l’étoile jaune pour les juifs, mais je raconte avant tout des relations entre êtres humains. Le sujet de la pièce est l’histoire d’un couple dont le mari est stérile et qui veut un enfant à n’importe quel prix.
La ville d’Aubagne accueillera également en avril prochain votre mise en scène du Barbier de Séville, pourquoi avoir choisi cette œuvre ?
Ce choix s’est fait quand j’ai été désigné comme metteur en scène (2025), des “Fêtes nocturnes de Grignan“. être sélectionné pour cet évènement donne la chance extraordinaire de monter une œuvre classique dans le Château de Mme de Sévigné, pour quarante-cinq représentations en plein air, devant huit cents personnes. J’ai mis en scène de nombreuses pièces de Molière, ou encore « Le Cid » ou « Cyrano » et je voulais me confronter – dans ce cadre particulier – à un auteur que je n’avais pas encore mis en scène. J’ai donc choisi le “Barbier de Séville“, de Beaumarchais, car j’adore cette œuvre qui est très connue en tant qu’opéra mais pas assez à mon goût en tant que pièce de théâtre.
Weena Truscelli.