Jean-Pierre Blanc, le centre d’art Villa Noailles a quinze ans.

Jean-Pierre Blanc a grandi aux Salins d’Hyères. Il y a trente-trois ans il créait le Festival International de mode, de photographie et d’accessoires de mode, nommé à l’époque Salon des Stylistes. Un pari audacieux en Province. Et payant. Depuis quinze ans il dirige le Centre d’Art de la Villa Noailles.

 

Le Centre d’Art Villa Noailles a quinze ans cette année, comment fêterez-vous l’événement ?
Il y aura une journée Portes Ouvertes le samedi 30 mars. C’est à cette date que la ville d’Hyères a acquis la Villa Noailles en 1973, et inauguré le Centre d’Art en 2003. Nous n’avons pas encore dévoilé le programme de la journée. 
 
Quelle a été l’évolution de la mission du Centre d’Art pendant ces quinzaine années ?
Nous avions validé un cahier des charges, sur lequel nous avons avancé chaque année. Nous sommes passés d’une programmation d’été à une programmation annuelle, autour de l’architecture, la mode, la photographie et le design. Nous avons créé la Design Parade, quarante-cinq chambres de résidents en 2007, ouvert la collection Noailles en 2010, puis le centre de prototypage du Château Saint-Pierre. Cette année ce sera La Villa Romaine. Nous avons eu des financements complémentaires, l’équipe a grandi. 
 
Quel sera le rôle de la Villa Romaine ?
Nous avons acquis un bâtiment en centre-ville qui sera un lieu patrimonial. Il y aura une partie de la collection Noailles, la collection du Festival de Mode, des accessoires créés par Christian Astuguevieille. Des chercheurs en école supérieure pourront venir travailler sur les collections, faire de la recherche, habiter sur place. Il y aura un jardin remarquable ouvert pour les Journées des Jardins et celles du Patrimoine. 
 
Quelles ont été les circonstances de votre nomination à la tête de la Villa Noailles ?
J’ai été directeur adjoint à la Culture de la ville d’Hyères pendant quinze ans, c’est une forme de continuité voulue par la ville après mon travail réalisé au service culturel et avec le Festival de Mode.
 
On peut voir l’exposition Domestic Pools jusqu’au 18 mars, quelles œuvres présentez-vous ?
C’est une promenade à travers les piscines du monde, Etats-Unis, Europe, et notre région. Certaines ont été réalisées, d’autres sont restées au stade de l’utopie. Nous présentons une piscine  de Six-Fours. Nous souhaitons aussi montrer qu’il y a des architectures intéressantes ici. Ça nous apprend à savoir regarder autour de nous pour accéder à la culture. 
 
La Villa Noailles est impliquée dans l’accession des enfants à la culture : ateliers, projet Manufacto, Festival Pitchoun, quels sont les enjeux de cette mission ?
C’est l’essence même de notre travail : éduquer le regard, générer des émotions, pendant le temps scolaire, mais aussi en dehors. Je l’ai toujours voulu comme cela. Nous avons d’excellentes relations avec l’Education Nationale, avec le Collège Marcel Rivière et le Lycée Langevin pour le projet Manufacto. Nous rencontrerons le recteur bientôt .
 
Quel est votre regard sur l’évolution de la culture dans notre région ? 
Ça a beaucoup changé, les énergies partagées sont importantes. C’est la réalité dans toute la Métropole, au Liberté par exemple. Je suis très heureux que la Fondation Carmignac (centre d’art contemporain à Porquerolles ndlr) ouvre au mois de juin. Sur le secteur d’Hyères, les arts plastiques n’étaient pas très représentés.
 
Comment voyez-vous l’avenir de la Villa Noailles ?
Notre réussite publique et auprès des artistes durant ces quinze premières années nous ouvrent des perspectives intéressantes. Nous allons proposer de nouvelles pistes de programmation. A plusieurs points de vue, l’avenir est encourageant et enthousiasmant, grâce au soutien de nos partenaires publics et privés, et à celui du public et des artistes.