Jérémie Oehler – Faire vibrer le patrimoine.
Festival Sacrée Musique du 3 au 7 décembre dans le Var.
Concerts aux bougies, lieux patrimoniaux sublimés, ensembles prestigieux venus de toute l’Europe… Pour sa cinquième édition, le Festival Sacrée Musique déploie une programmation dense dans une trentaine de sites de la Région Sud, dont neuf communes varoises. Rencontre avec Jérémie Oehler, responsable Région Sud.
Comment est née l’idée de ces concerts à la bougie dans des lieux patrimoniaux ?
Le festival est né en plein Covid, à l’initiative de trois frères, les frères Brejon, avec l’envie de réunir les gens autour de belles expériences partagées et de faire revivre nos sites patrimoniaux. Les concerts aux bougies, dans des cathédrales, basiliques ou monuments emblématiques, étaient un moyen puissant de recréer du lien. Cinq ans plus tard, le festival a grandi. Cette année, nous sommes présents dans toute la Région Sud, mais aussi à Lyon, Paris, et une date est prévue à Rome. Nous avons également lancé une saison musicale à Fréjus, d’octobre à mai et cette année un Opéra Bus.
Comment choisissez-vous les artistes ?
Nous travaillons avec de nombreux artistes fidèles, et avec notre programmatrice Maud Hertz, chanteuse professionnelle et responsable du festival à Lyon. Nous sélectionnons des artistes pour leur excellence, mais aussi pour leur capacité à transmettre car nous souhaitons toucher tout type de spectateurs.
Quels seront les temps forts varois de cette édition ?
Nous avons une programmation que nous aimons particulièrement. D’abord, le chœur et la maîtrise de l’Opéra de Toulon, avec lesquels nous travaillons depuis trois ans : deux concerts à Toulon et La Garde, réunissant chœur d’adultes et jeunes chanteurs. Le Chœur de Sartène, un ensemble réputé de polyphonie corse que nous invitons depuis nos débuts, se produira à Saint-Cyr et Solliès-Pont. L’ensemble Alkymia proposera un programme baroque venu d’Amérique latine, hérité des musiques importées par les conquistadors. Dulci Jubilo donnera le « Miserere » d’Allegri à huit voix : un moment de pure grâce. Nous accueillerons aussi Philokalia, un chœur venu du Liban qui partagera des chants des chrétiens d’Orient, du répertoire classique libanais, mais aussi du Fauré. Les Voix Animées, ensemble varois plein de fraîcheur, seront à Fréjus et à La Seyne-sur-Mer. Autre moment attendu : Gospel Philarmonic Experience, cette année en version a cappella, dirigée par Pascal Horecka, fusionnant gospel et musique classique. L’ensemble Ô, dirigé par Laetitia Corcelle, interprétera de grands chants de Noël. Nous accueillerons aussi la chanteuse Marie-Laure Garnier, révélation lyrique aux victoires de la musique, et la pianiste Célia Oneto Bensaïd avec « Songs of Hope », un duo de grande envergure, entre gospel et opéra. Enfin, pour clôturer, Azul Quartet offrira un concert jazz aux accents latino à Saint-Tropez, au rythme des guitares et des chants d’Amérique du Sud.
Vous insistez aussi sur la dimension sociale du festival…
Nous allons vers les publics empêchés, ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Les Voix Animées animeront par exemple un atelier à la prison de La Farlède. Nous travaillons aussi avec Les Apprentis d’Auteuil et Cultures du Cœur : environ trois cents places leur sont offertes. La transmission aux jeunes est également au cœur de notre mission : nous collaborons avec cinq conservatoires, dont les élèves chantent avec certains artistes durant les concerts, et nous interviendrons dans une dizaine d’écoles. Cette dimension éducative doit beaucoup à l’intuition de notre parrain, Stéphane Bern, qui nous a encouragés à intéresser la jeunesse à son patrimoine, à lafois musical et architectural.
Fabrice Lo Piccolo