Jérémy Nadeau – Quand l’humour pousse les limites.

« Beaucoup trop » au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan, le 25 avril

Jérémy Nadeau débarque au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan avec un spectacle qui flirte avec la fameuse « vanne de trop »… sans jamais franchir la ligne rouge. Une soirée à ne pas manquer pour découvrir un humoriste à l’énergie bien à lui.

Pourquoi ce titre « Beaucoup Trop » ?
C’est presque une private joke avec mes potes. On est toujours dans la vanne qui va un peu trop loin, celle qu’on lance juste pour voir la tête des gens. Ce genre d’humour borderline, un peu risqué mais assumé, a nourri tout le spectacle. J’ai voulu aller au bout des blagues, explorer cette zone floue entre le drôle et le gênant, ce moment où le rire fuse avec un petit « oulala » gêné en bonus. « Beaucoup Trop », c’est exactement ça : une exagération bien dosée, jamais gratuite. Ça joue avec les limites sans les franchir pour le plaisir. L’idée, c’est de tester jusqu’où on peut aller sans lâcher le public en route.

Tu parles beaucoup de toi sur scène, de ta famille aussi. Tout est vrai ?
Il y a beaucoup d’histoires réelles, mais je les enjolive. Ce sont des souvenirs d’enfance, des scènes de la vie quotidienne. Je parle de ma famille, de mon père sans slip, de ma mère un peu inquiète, d’une bagarre avec ma grand-mère… Ma famille est au courant de tout, je ne veux pas qu’il y ait de mauvaises surprises. Tout a été validé, rien n’a été fait sans leur accord. C’est important pour moi que le spectacle soit sincère, mais pas blessant. Je cherche à être authentique tout en gardant un côté absurde et surprenant, avec du rythme et du corps, un peu comme au théâtre ou au cirque.

Tu es passé du web à la scène. Tu dirais que ça a changé quoi dans ton rapport au public ?
Beaucoup. YouTube m’a offert une première vitrine, mais le stand-up, c’est un autre langage. Ce n’est pas la même énergie, pas le même rythme. Et surtout, le contact humain n’a rien à voir. En vidéo, on parle à une caméra. Sur scène, c’est vivant, ça réagit, ça respire. L’un nourrit l’autre. Même si j’aime encore créer des choses sur le web, la scène, c’est là où je me sens le plus libre et le plus connecté.

C’est la première fois que tu viens jouer à Draguignan ? Tu t’attends à quoi ?
Oui, c’est la toute première fois, à la fois dans cette salle et dans la ville ! Et j’en suis vraiment content. Ce que j’adore dans cette tournée, c’est cette dimension de découverte permanente : chaque date, chaque lieu, chaque public a son énergie propre. On ne joue jamais pour un public « générique », mais pour des gens bien réels, dans une ambiance particulière, avec tout ce que ça implique de surprises et de moments uniques. Le Sud a cette chaleur humaine, ce côté expressif, généreux, toujours dans l’instant. J’ai vraiment hâte de voir comment ça va matcher avec le public de Draguignan. C’est ce mélange d’inconnu et d’enthousiasme qui rend chaque date vivante et excitante.

Si tu pouvais jouer ton spectacle n’importe où, sans contraintes ce serait où et pourquoi ?
Sans hésiter : un cirque. J’en ai fait plus jeune, et j’adore cette ambiance. Le chapiteau, les tissus suspendus, les projecteurs, le côté brut et magique à la fois. Et sans animaux, bien sûr. Ou alors, version beaucoup trop ultime : un cirque sur la Lune ! Tu fais un salto et tu flottes trois minutes. Franchement, ce serait le rêve. Et puis ça collerait bien avec le titre. Tant qu’à aller « trop loin », autant ne pas rester sur Terre.

Julie Louis Delage

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