Jérôme Brunetière – Un projet ambitieux.

Jérôme Brunetière a été choisi par le Conseil d’Administration de l’EPCC Opéra Toulon Provence Méditerranée pour succéder à Claude-Henri Bonnet. Il nous détaille son parcours important dans différentes institutions culturelles, son projet pour notre opéra et la saison qui nous attend.

Quel est le parcours qui vous a amené à diriger l’Opéra de Toulon ?
J’ai un parcours à la fois très artistique, avec une expérience musicale, et de missions d’organisation. J’ai travaillé pour deux institutions : l’Opéra National de Paris, sous la direction de Gérard Mortier, dans une période très excitante où l’artistique était mis en avant ; et ces quinze dernières années le Festival d’Aix-En-Provence. J’ai été choriste, secrétaire général, j’ai abordé des fonctions très diverses dans ces maisons. J’aime avant tout expérimenter la magie de la scène et ce qu’il s’y passe, que tout le monde sache ce qu’il doit faire : une lumière, un effet, un personnage… C’est le résultat d’un travail d’équipe : des artistes, des techniciens, de la communication…. Le plus important pour moi est qu’on se sente bien en équipe. J’ai eu le bonheur d’être choisi par le jury que la Métropole avait organisé, sur la base d’une expérience et d’un projet.

Justement, quel est ce projet ?
Il a plusieurs lignes. Dans une année, le bâtiment actuel de l’Opéra va fermer pour au moins deux saisons, qui se dérouleront alors hors-les-murs. Un aspect important est d’engager de jeunes artistes, dont des chefs d’orchestre, extrêmement talentueux avant qu’ils deviennent de grandes stars. Nous continuerons aussi le travail effectué d’installer cette maison d’opéra comme un des endroits qui compte. Nous allons donc continuer à travailler avec les artistes de la maison, l’orchestre et le chœur. C’est un projet très axé sur l’artistique et l’accompagnement pour faire en sorte qu’au moment de cette réouverture, nous soyons encore plus forts. Les travaux prévus sont très ambitieux et nous aurons un outil de travail extraordinaire. Hubert Falco a inauguré le Foyer Campra, avec une restauration qui augure de la qualité que la Métropole souhaite mettre dans celle de l’établissement. Je tiens à les remercier, c’est un signal très important qu’un outil culturel soit le fruit de toute ces attentions.

Quelques mots sur la saison qui commence ?
C’est mon prédécesseur, Claude-Henri Bonnet, et son équipe qui l’ont composée et j’en pense beaucoup de bien. Nous aurons des grands titres d’opéra, avec « Tosca » les 7, 9 et 11 octobre, emmené par Valerio Galli, expert du répertoire italien, « La Périchole » d’Offenbach qui finira 2022 avec un spectacle adapté aux fêtes, « Così fan tutte » de Mozart, œuvre essentielle du répertoire opératique, avec une très belle distribution et la mise en scène de Christophe Gayral et « Carmen » pour clôturer la saison. Autre chose que nous faisons très bien, la redécouverte d’œuvres très connues à leur époque, avec « Si j’étais roi » d’Adam, nouvelle production de l’Opéra de Toulon. Nous reprendrons aussi notre grand succès, « Wonderful Town », comédie musicale de Bernstein, qui souligne l’idée brillante de présenter sur une scène lyrique les grands chefs-d’œuvre de la comédie musicale. Et toujours notre série de concerts symphoniques, en miroir de la saison lyrique, belle tradition qui permet aussi d’apprécier le travail de l’orchestre. La programmation de ballets est également une mission importante : nous aurons deux compagnies du Sud, le ballet de l’Opéra national du Capitole de Toulouse, avec « Toulouse-Lautrec » signé par son directeur Kader Belarbi et les Ballets de Monte-Carlo dirigés par Jean-Christophe Maillot avec « Roméo et Juliette ». Nous continuons nos partenariats avec des structures locales comme le FiMé, pour une série de ciné-concerts avec notre orchestre, ou le Festival de Musique de Toulon.