José Garcia, Lucas Bernard & Pio Marmaï – Romance et aventure sous-marine.
>> »À toute allure », en salles le 6 novembre
Le 6 novembre prochain, les spectateurs découvriront « À toute allure », une comédie romantique peu conventionnelle signée Lucas Bernard. Rencontre au Pathé La Valette avec le réalisateur et ses comédiens, José Garcia et Pio Marmaï.
En quatre-vingt-quatre minutes, le film propose une immersion inédite dans l’univers militaire à travers une histoire d’amour entre deux êtres que tout oppose : une femme officier de sous-marin et un steward, interprétés respectivement par Eye Haïdara et Pio Marmaï et José Garcia dans le rôle du commandant. Cette œuvre se démarque par son cadre original et son ton léger qui bouscule les codes de la comédie romantique.
Comment est née l’idée d’une comédie romantique dans un sous-marin ?
Lucas : J’avais ce désir de faire une comédie romantique, un genre qui rassemble. Ce type de film est souvent codé : il faut toujours un obstacle pour séparer les personnages. J’ai donc cherché un point de départ atypique : une romance entre un steward et un officier de sous-marin, un couple que tout oppose.
Le décor du sous-marin semble particulièrement riche et original, mais aussi complexe. Comment avez-vous procédé ?
Lucas : Nous avons tourné les trois quarts des scènes dans la frégate démilitarisée Maillé-Brézé, à Nantes, avec des décors studio pour les postes de contrôle. C’était impossible de tourner dans un vrai sous-marin ! L’équipe a d’ailleurs bien ressenti la promiscuité.
José, ça ne vous a pas dérangé ?
José : Non, moi, ça allait (rires). Mais pour certains comme le chef électro, ça a été dur. Les plafonds sont bas ! On a fini par distribuer des casquettes plombées pour éviter les blessures.
José, votre première impression à la lecture du scénario ?
José : C’était irrésistible ! Je me suis dit : « Enfin, un rôle autoritaire, à la Sean Connery. » Jouer un commandant de sous-marin, c’était inédit, jubilatoire même. Ce personnage est baroque, un peu fou et parfaitement rigide, marqué par une vie sous-marine et ses propres règles. C’était aussi l’occasion de se fondre dans un costume très stylé.
Il y a dans le film une séquence musicale qui surprend. D’où vient cette idée ?
Lucas : Le chant, c’est un moyen d’intégrer Marco dans l’équipage. Comme John Ford dans Rio Grande, où les militaires chantent ensemble pour renforcer l’esprit de corps. Pio Marmaï commence à chanter « Le Coup de soleil » de Richard Cocciante, et l’équipage le rejoint en chœur. Ça symbolise cette camaraderie, et en même temps, ça injecte un moment de comédie musicale au sein du récit. Au début, c’était une blague, mais ça s’est naturellement imposé.
José : Je suis d’accord, et Richard Cocciante, on ne l’entend jamais assez ! Ça a permis de créer cette complicité sur le plateau, et aussi d’apporter au film une touche d’émotion collective.
José, que représente cette comédie pour vous en tant qu’acteur ?
José : Lucas a cette rigueur mathématique qui donne à chaque dialogue une musique unique. En tant qu’acteur, c’est un plaisir et un défi. C’est un texte poétique, presque comme un opéra-comique. J’aime quand la comédie permet à l’absurde de se déployer tout en gardant une certaine crédibilité dans les rapports humains. Et là, c’est ce qu’on a : un monde fou, décalé, mais aussi crédible.
Lucas Bernard : José a parfaitement cerné ce personnage de commandant, un type que l’on pourrait imaginer être resté des années sous l’eau. Sa justesse donne aux spectateurs l’impression que ce monde farfelu et clos est plausible. Cette part de sérieux renforce le contraste avec Marco, interprété par Pio Marmaï, un personnage fantasque qui se glisse dans le sous-marin sans même s’en rendre compte !
Pio, certaines séquences sont très « Sur le fil » Comment trouvez-vous cet équilibre ?
Pio : La comédie, c’est accepter des situations un peu folles. Pour moi, le naturel total n’a pas d’intérêt ; j’aime les moments inattendus. Dans ce film, on navigue entre crédibilité et burlesque, un peu comme De Funès dans « La Grande Vadrouille » : il fait un geste absurde et tout le monde rit parce qu’il nous embarque. En comédie, il faut y croire à fond pour que le public suive. Quand ça fonctionne, on plonge ensemble, comme dans un toboggan, et c’est là que la magie opère.
Et votre impression des retours du public, Lucas ?
Lucas : La réaction est très positive ! Notamment la scène finale, qui fait toujours rire. Avec le temps, on perd un peu le recul sur le montage, mais voir l’enthousiasme des spectateurs rappelle que le film fait mouche. Le public y croit et se laisse porter par l’aventure.
Grégory Rapuc