Jurjen Hempel, Une vie à étudier la musique classique.

Turandot – 25.01 – 27.01 – 29.01
Opéra de Toulon

 

Chef d’orchestre émérite depuis plus de vingt ans, il a dirigé de grands orchestres dans le monde entier et occasionnellement des concerts et opéras dans notre ville de Toulon. Pour notre plus grand bonheur, il a répondu favorablement à l’invitation de Claude-Henri Bonnet, et est devenu le nouveau directeur musical de l’Opéra de Toulon depuis septembre, où il dirigera plusieurs œuvres cette année.

 

Pourquoi avoir accepté la direction de l’Opéra de Toulon ?
J’avais été chef d’orchestre ici plusieurs fois déjà, et l’année dernière j’avais dirigé Mozart J’ai trouvé l’atmosphère très bonne, c’était vraiment un plaisir de travailler ici. Quand Claude-Henri Bonnet m’a envoyé un message j’ai accepté immédiatement. C’est un plaisir que l’on me fasse confiance sur du long terme. Nous sommes maintenant a à peine un jour de la première du Barbier de Séville, et dans une semaine commence la préparation de Turandot, c’est très excitant.

Comment pensez-vous influencer la direction musicale ?
Je ne pense pas vraiment changer les choses, simplement amener ma propre énergie. Je travaille dur, suis précis, et donne de la place aux musiciens, leur fais confiance. J’essaie de leur montrer le plaisir que j’ai à travailler avec eux. On ne peut qu’ajouter, la seule chose que l’on peut changer c’est soi-même. Lentement mais sûrement, dans le cadre d’un contrat long terme, vous pouvez infléchir les choses. Je suis énergique et ambitieux, et j’espère que ce sera apprécié ces prochaines années. J’aimerais aussi amener des nouveautés dans le type de répertoire.

Comment abordez-vous la direction d’un tel grand classique de l’opéra ?
J’y travaille depuis des mois. Turandot est un grand opéra, avec une particularité :
Puccini est mort sans avoir terminé le troisième acte. Certains avaient tenté de le terminer, mais ce n’était pas convaincant. Puis en 2000, on a demandé un nouveau “Finale”. Il fallait comprendre comment une princesse si froide se transformait en une amoureuse si passionnée ! Et Luciano Berio a réalisé cette prouesse avec sa musique. Il a imaginé quelque chose de doux, d’un peu hors du monde, à la manière d’un “Tristan et Iseult”. Son final est vraiment digne de Puccini, l’opéra se termine désormais de la façon dont il devait se terminer. Mon travail de directeur musical est de faire comprendre au public ce que le compositeur voulait dire, son message, de faire comprendre l’intrigue. Pourquoi ce prince est si amoureux de Turandot ? Est-ce pour la richesse que ça peut lui amener alors qu’il vient d’un petit royaume ? En tout cas, il est si amoureux qu’il n’arrive plus à penser, et pourtant il parvient à résoudre ces trois énigmes… C’est une partition fantastique à jouer pour l’orchestre, avec tellement de couleurs. Et pour moi après un Rossini classique, c’est un changement de travailler sur un chef d’oeuvre romantique.

Le prochain opéra que vous dirigerez (« Le Téléphone »/« Amélia va au bal » de Menotti) sera également complètement différent…
J’ai besoin de faire des choses très différentes. Je suis beaucoup trop jeune pour ne me consacrer qu’à un style de musique ! Cela prend des mois d’étudier une nouvelle pièce, donc peut être que dans dix ans, je souhaiterai choisir un seul style. En tant que chef d’orchestre, vous étudiez une pièce jour et nuit, même une pièce que vous avez déjà jouée. A chaque nouvelle partition, je repars de zéro, et me laisse surprendre par les merveilles de l’écriture. Dès que vous pensez que vous comprenez tout, vous commencez à perdre quelque chose… Ces grands compositeurs ont laissé des œuvres qu’il faut une vie entière pour comprendre, et si vous pensez que vous les comprenez déjà, c’est que vous ne les avez pas étudiées suffisamment.

 

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