K.nu, L’amour des textes.

07.09 Concert l’Imaginarium, Le Port des Créateurs – Toulon

 

Jean-Marc Llorens est un amoureux des lettres. Lyonnais d’origine, il a créé ce personnage de K.Nu, et a choisi la voie du Slam pour déclamer devant tous sa poésie. Il sort son premier EP et se produira au POrt des Créateurs pour le concert de l’Imaginarium.

 

Comment as-tu choisi ce nom ?

Je suis d’origine Lyonnaise. C’est la symbolique des canuts, ces ouvriers lyonnais des années 1830. Il y a un côté social à mon approche.

 

Tu écris des textes puissants, intimes…

J’ai toujours écrit, des textes qui se sont perdus. Il y a un an, j’ai recommencé à écrire, et à faire des photos. J’en avais marre de poser en veste et pantalon, j’ai donc créé ce personnage de clochard saltimbanque et dandy. J’ai eu envie de créer ce personnage. Jean-Marc écrit, K.Nu slame. Je suis un amoureux des mots, mais c’est une arme à double visée, ils peuvent aussi faire mal. Un texte c’est une histoire, un court-métrage… Ce sont des situations que j’ai vécues, imaginées… On écoute et on voit le film. Je raconte une histoire, simplement avec des mots. J’ai fait une école de cinéma, ai été réalisateur de documentaires, et techniciens. Déjà j’étais fasciné par les ingé-sons. L’image c’est facile. La parole, c’est plus compliqué. Il faut raconter une histoire en deux minutes.

 

Tu as un titre préféré ?

J’ai beaucoup d’amour pour Do Mi Ré Sol. C’est la femme de cinquante ans. On dit un vieux beau, jamais une vieille belle. J’ai pris l’apéritif avec une femme, qui me disait que quand on est seule on devient l’ennemie des autres femmes. J’ai raconté cette histoire : « Toi si tu veux le vivre ce démon de midi, baiser ce diable de minuit, mais seules tes mains parcourent quelquefois ton corps en reviviscence, honteuse de tes désirs insatisfaits, et faire fi de tes fantasmes enfouis, dans ce tronc qui s’ankylose, rangé dans ce cercueil senteur d’absence. ». J’essaie de bien finir, à la fin je lui dis bouge-toi : « affiche un regard carnassier aux hommes seuls qui passent. » C’est la poésie qui m’intéresse. L’origine du Slam est dans les années 80 à Chicago, avec Marc Smith qui a relancé la poésie en créant une joute verbale : on pouvait dire trois textes et le public votait. Je déclame une poésie comme un artiste de rue et son « oyé oyé braves gens ». La musique, c’est l’habillage.

 

Comment crées-tu la musique ?

C’est Franck Langlet qui s’en occupe dans son studio La Forge. Nous sommes en studio tous les deux, il me propose et je choisis. « Viens la nuit » est une de ces propositions par exemple. Il est guitariste, et compose sur ordinateur.

 

Tu appréhendes comment ce concert ?

Ce sera une grande première. J’ai participé au casting de scène émergente de l’Imaginarium, et Noémie Séverin m’a retenu. C’est un événement éclectique, avec diverses esthétiques musicales. Je vais jouer les cinq titres de l’EP. Je fais une mise en scène de saltimbanque, j’arrive avec ma valise, et je me mets à chanter. J’aime le côté rue. Je me déguise, je crée un peu un personnage à la Fellini, Buster Keaton, Chaplin.

 

Tu as sorti un EP…

J’ai écrit vingt-et-un titre. J’en ai choisi cinq pour l’EP. J’écris dans la fulgurance. Je joue avec les mots, j’aime les allitérations, les doubles sens. L’EP est en vente sur ma page pro, et on le trouvera pendant le concert. Je veux sortir également un livre avec photos et textes, pour mélanger les arts. Mes copains font de belles photos, il faut les mettre en valeur. Je me considère plus comme poète que comme slammeur, donc qui dit poésie dit livre.