Karan’ – La scène sur Méditeranée.

MUSIQUE               

Le 8 octobre au         
Centre culturel Mandela
à La Seyne sur Mer.     

« Karan’ », c’est la cade d’Alger. Une spécialité à base de pois chiche que nous retrouvons sous différents noms tout autour de la Méditerranée. C’est aussi le mot qu’a choisi le groupe seynois pour définir toutes ses influences.

Aujourd’hui vous êtes cinq, comment s’est constitué votre groupe ?

Jean-Noël Rodriguez : Roseline Dauban et moi sommes co-directeurs artistiques de la cie Rêve lune depuis bientôt trente ans. Nous créons des spectacles destinés au jeune public. Mais, en tant que musiciens, nous avions envie de monter un groupe à partir de nos compositions. Nous travaillons depuis deux ans sur ce projet. J’avais une vision de l’orchestre en amont, envie d’entendre des instruments tels que l’accordéon et la contrebasse. Nous sommes contents d’avoir trouvé de jeunes musiciens impliqués dans cette aventure. On espère qu’ils pourront, comme nous, arriver à faire de leur passion leur métier et devenir intermittents.                                                                                                                                                                                                                        Roseline Dauban : La première qui a rejoint le groupe, c’est la batteuse et percussionniste Stéphanie Morand, rencontrée au big band du conservatoire. L’accordéoniste, également flutiste, Elodie Funes, est de Mérindol, dans le Vaucluse. C’est la seule non seynoise ! Et puis il y a le contrebassiste Léonard Feffer, le plus jeune, boucher pendant quinze ans, qui a tout lâché pour la musique. Et enfin, il y a Gabriel Louch. Le technicien qui fait la régie son du groupe et nous suit dans tous nos concerts.

Comment se passent les moments de création ?

J-N : Nous échangeons en permanence, Roseline et moi. Pour ce groupe, je compose et Roseline écrit les textes. Je m’inspire de sonorités arabo-andalouses, du jazz modal, des musiques des Balkans et autres influences du monde. Cet été, on a fait deux résidences de travail intenses où on a partagé musique et vie au quotidien. Le confinement nous a enlevé des dates, mais nous a donné du temps et nous avons travaillé sur un futur album de dix titres qui sortira, on l’espère, en 2021.
R : De mon côté, j’ai besoin de contraintes pour écrire, à partir d’une mélodie existante, d’une thématique qu’on veut aborder. Par exemple, j’ai écrit un texte sur les grands parents qui viennent d’Italie, d’Espagne, du Maghreb, puis j’ai remanié le texte pour qu’il colle à la musique qu’avait composée Jean Noël. J’essaie de trouver les mots justes, d’être dans la poésie plutôt que la revendication. Il y a aussi des histoires autobiographiques, plus intimes. Une chanson qui raconte la fermeture du jardin d’enfants où ma mère travaillait à La Seyne. Elle a écrit un livre à ce sujet. On a utilisé une musique grecque et le résultat est très émouvant. Ce jardin était symbolique du sentiment de liberté qu’on avait à l’époque.

Comment s’est créée cette occasion de jouer au centre culturel Mandela ?

J-N : Ça fait très longtemps qu’on travaille en collaboration avec le centre et Serge Leger, son directeur qui nous connaît bien, nous fait confiance à chacune de nos créations. Tout au long de l’année, il programme des groupes de Musiques du Monde. Cette fois, ce sera un moment particulier pour nous et pour les gens qui nous suivent. On va se retrouver enfin, après neuf mois d’interruption, pour faire découvrir quatre nouvelles compositions et jouer avec Léonard qui monte sur scène avec nous pour la deuxième fois. Il faut soutenir la création et le spectacle vivant, sans peur du Covid. Toutes les règles sont respectées. Et on va faire voyager le public ! Maureen Gontier

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