Karim Gherbi – Un marathon, un combat avec les personnages du film…

HORS-SÉRIE FiMé 2025

Ciné-concert “Le Caméraman“ avec le Karim Gherbi Back Light Trio, samedi 8 novembre, 20h30, Théâtre Marelios, La Valette-du-Var.

 

Le Karim Gherbi Back Light Trio est spécialisé en ciné-concert. Leur musique se colle avec délice et une intense concentration aux gags et rebondissements des films qu’ils illustrent de leur compositions originales, qui font revivre la magie des images.

 

Pouvez-vous nous raconter l’histoire du Karim Gherbi Back Light Trio ?

C’est un trio vraiment constitué pour cet exercice de ciné-concert. Back Light veut dire éclairage indirect dans le cinéma, et cela correspond bien, car nous essayons d’apporter un éclairage nouveau à des films de patrimoine, souvent anciens. La plupart de ces films ont été faits au début du XXe siècle, mais la musique a continué d’évoluer et aujourd’hui nous avons à notre disposition de nombreux styles différents qui fonctionnent aussi très bien avec ces images. J’ai joué avec d’autres formations, puis le Back Light Trio s’est monté en 2014. Cela m’intéressait de proposer autre chose que du piano, puisque nous présentons une formule avec un guitariste. Il me semble que la guitare est plus fragile que le piano, elle est moins “pleine“ – six cordes contre quatre-vingt huit touches – et emplit donc moins l’espace, j’aime ce côté plus dénué. Le premier ciné-concert que nous avons fait ensemble était sur un film de Charlie Chaplin : Jean-Baptiste a proposé de le faire à la guitare manouche et ça fonctionnait à la perfection, c’était vraiment formidable.

 

Le ciné-concert est-il un bon moyen de faire connaître vos compositions à un public attentif ?
Les gens sont surtout focalisés sur les images, mais souvent, quand nous leur disons que la musique a été composée, ils sont étonnés et nous demandent si nous avons des disques ! Mais non, nous laissons la musique vivre avec les séances, sans avoir vraiment envie de la figer, de l’enregistrer. C’est évidemment un bon moyen de montrer ce que nous savons faire, notre manière de composer et d’aborder la dramaturgie, mais nous jouons devant un public qui n’est pas très large, souvent des cinéphiles, et nous jouons sur un même film seulement pour une quinzaine de dates, cela ne fait donc pas un grand nombre d’auditeurs.

 

Quelle est votre relation avec le cinéma, ce septième art auquel votre musique est souvent associée ?
J’ai grandi à l’époque du cinéma de minuit et du ciné-club, et j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à regarder des films du “patrimoine“. Donc, quand on nous a proposé, au début des années 2000, de jouer devant des films de Buster Keaton j’ai sauté de joie ! C’est une occasion incroyable de jouer en trio et de proposer de nouvelles idées. C’est toujours un combat avec le personnage du film, avec les situations. Un ciné-concert, c’est presque du sport. Il y a des films qui durent pas loin de deux heures, et c’est un marathon pour la mémoire, le corps, le jeu, les oreilles. Il faut être attentif aux copains, on est ensemble, on se donne la main, on s’aide, on s’entraide, on se parle, on se fait signe, c’est presque un match ! J’adore cet exercice, nous nous régalons à chaque fois, même si le travail peut être long et fastidieux, quand nous réussissons à plaquer nos idées sur les images, la magie se crée et c’est évidemment très agréable.

 

Avez-vous un rêve à réaliser en tant que musicien ?
Je crois que j’aimerais bien, un jour, signer la B.-O. d’un film actuel, mais avec de vrais musiciens, des musiciens live, comme l’a fait Miles Davis pour la musique d’“Ascenseur pour l’échafaud“. Et peut-être également, faire de la musique sur des images en direct…

 

Weena Truscelli

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