Karol Beffa – Un artiste complet.
11.11 – 17h30 – Cinéma le Royal, Toulon.
Karol Beffa est un monument de la musique classique, et a un parcours hors du commun. Il a mené des études académiques et musicales de très haut niveau, reçu premier à l’Ecole Normale Supérieure, ainsi qu’à l’agrégation de musique. Dans un même temps, enfant, il a joué dans une quinzaine de films. Nous aurons le plaisir de découvrir toute la virtuosité de ce pianiste, qui compte deux victoires de la Musique Classique, au cinéma Le Royal, accompagnant un film tout aussi hors du commun : L’homme qui rit de Paul Léni.
Vous êtes pianiste, compositeur, vous improvisez, êtes maître de conférence, avez-vous un exercice préféré ?
La plupart du temps ce sont des activités qui se complètent : être pianiste, quand on est compositeur, c’est bien utile. Maîtriser l’improvisation permet de faire de meilleurs concerts et vice-versa. Enseigner permet la transmission, faire découvrir sa musique, l’ouvrir à un public plus large. J’ai aussi co-écrit avec Guillaume Metayer, le scénario d’une bande-dessinée sur la vie de Ravel, un mes compositeurs préférés : Ravel, un imaginaire musical.
Qu’est ce que représentent pour vous les différents prix que vous avez obtenus durant votre carrière ?
J’ai fait des études assez longues, en enseignement général et en musique. Mes études musicales ont été extrêmement formatrices. La musique est un tout que l’on peut aborder sous de nombreux angles différents. Les récompenses font bien entendu plaisir mais n’ont pas beaucoup d’intérêt. Ce qui m’importait était de suivre des classes très variées telles que « Lied et mélodie », qui permet de mieux comprendre la musique de l’intérieur, ou les cours d’orchestration, de composition, l’introduction à la réflexion sur la musique…
Comment en arrive-t-on à un tel degré de maîtrise ?
Que ce soit en musique, en danse ou en sport, il est bon de commencer plutôt jeune. On se pose moins de questions. Les enfants ont tendance à reculer face à la charge de travail, mais cela s’estompe assez rapidement. Cela crée une certaine discipline, qui devient très importante pour plus tard.
Vous avez aussi étudié le métier d’acteur dans votre enfance, qu’est-ce qui vous a orienté plutôt vers la musique ?
J’ai fait l’école des enfants du spectacle. C’était un enseignement général, mais j’y ai rencontré des metteurs en scène, ai joué dans plusieurs films et pièces de théâtre. Au collège, je manquais souvent les cours : en 5ème et en 4ème, j’ai fait deux très longues tournées pour le théâtre. Quand je suis entré au lycée, je n’avais plus d’horaires aménagés, c’est devenu incompatible avec les cours, et j’ai choisi la musique.
Est-ce que cela a eu une influence sur votre carrière ?
Cela m’a ouvert l’esprit, j’ai une vision plus éclectique. Dans mon parcours, j’ai étudié l’audiovisuel, les films, l’animation… Je m’intéresse à l’aspect technique du cinéma. Cela a une incidence sur ma façon de voir les choses.
Qu’est ce qui vous attire dans cet exercice d’accompagnement de films muets ?
Je suis très cinéphile, et j’aime particulièrement le cinéma de répertoire, le cinéma classique. J’aime pouvoir les accompagner, approfondir ma connaissance du film, et essayer de faire percevoir ma vision du film au public.
Type de musique :
Musique classique
Instrument :
Piano
Souvenir de concert :
Depuis plusieurs années, je donne des concerts d’improvisation sur des thèmes donnés par le public. Je me souviens avec émotion de la fête de la musique, en 2005 : un tout jeune enfant de trois ans m’avait demandé d’improviser sur Au clair de la lune.
L’HOMME QUI RIT DE PAUL LENI
Film muet – Noir & Blanc – USA – 1928 – 116 min.
Avec Conrad Veidt, Mary Philbin, Olga Baclanova En Angleterre, à la fin du XVIIe siècle, le roi Jacques se débarrasse de son ennemi, le Lord Clancharlie, et vend son jeune fils, Gwynplaine, aux trafiquants d’enfants qui le défigurent. Le garçon s’enfuit et sauve du froid un bébé aveugle, Dea. Tous les deux sont recueillis par Ursus, un forain. Gwynplaine, baptisé « L’Homme qui rit », devient un célèbre comédien ambulant. Le bouffon Barkilphedro découvre son ascendance noble et la dévoile à la reine Anne, qui a succédé au roi Jacques.