Kolínga – Une transe tout en douceur.

Kolínga, le 12 mai 2023 à l’Espace des Arts, Le Pradet.

Le groupe Kolínga, un charme enchanteur pour nos oreilles, nos cœurs et nos corps. Rencontre avec Rébecca M’Boungou, chanteuse et musicienne du groupe.

Peux-tu nous présenter Kolínga et l’histoire du groupe, qui a d’abord été un duo ?
Le groupe existe depuis 2015, d’abord sous la forme d’un duo composé du guitariste Arnaud Estor, et moi. Sur scène, on utilisait des loopers, des machines qui permettent de s’enregistrer en direct et de mettre les sons en boucle, ce qui créait un peu la particularité du groupe. On a fait environ cent cinquante concerts comme ça, jusqu’à avoir l’honneur de collaborer avec l’artiste Gaël Faye sur un titre, ce qui nous a amenés à faire les premières parties sur quelques dates de sa tournée, dont un passage à l’Olympia à Paris. Cette expérience en duo a été formidable, mais on a finalement eu envie d’enrichir notre musique et de se libérer des machines – Ce qui est plutôt rare – et de les remplacer par des humains, de faire du « pur live », nous somme maintenant six dans le groupe, depuis 2019.

Que signifie Kolínga ?
En lingala, Kolínga (avec l’accent sur le í), veut dire boucler, lier, encercler, ce qui rappelle le procédé que l’on utilisait en live lorsque le groupe était un duo, mais qui donne aussi la caractéristique de notre musique, qui est assez transique, même si on n’utilise plus les machines aujourd’hui. Et puis le symbole du lien est primordial, parce qu’on fait de la musique surtout pour être en lien avec les gens. Kolinga, sans l’accent sur le i, signifie également aimer.

Même si c’est toujours difficile, comment définirais-tu votre musique, vos influences ?
Notre musique est vraiment un mélange, surtout sur notre dernier album « Legacy », sorti fin septembre, j’ai vraiment voulu y rendre hommage aux styles de musique qui m’ont nourri et on peut donc trouver une base de soul, de folk, de musique africaine – notamment la musique populaire congolaise – mais on peut aussi un peu de hip hop, de jazz, de ska et même du rock progressif… On se balade entre les styles, sans décider à l’avance ce qui va arriver, ce sont les thèmes et les ambiances des chansons qui nous font aller vers telle ou telle sonorité.

Est-ce que la scène compte beaucoup pour le groupe ?
Oui énormément, on est avant tout un groupe de live, c’est avant tout pour ça que l’on fait ce métier. C’est l’essence de ce que nous créons, même si le dernier album a été travaillé différemment du premier. Le premier était vraiment le résultat de nos concerts, alors que pour celui-ci, nous avons fait l’inverse, il a été conçu en studio, puis arrangé pour la scène. Nous sommes remontés sur scène le 20 avril dernier, après une pause de six mois et, retrouver le public, ça n’a pas de prix …

Tu chantes en plusieurs langues, dans laquelle préfères-tu t’exprimer ?
J’aime comparer le fait de choisir une langue pour un morceau à un guitariste ayant plusieurs guitares et qui en change suivant le morceau qu’il joue, parce qu’elle correspond mieux au son du titre. Chaque langue a sa musicalité.

De nouveaux projets ?
L’album est sorti en septembre et on l’a très peu défendu sur scène, uniquement durant le mois d’octobre qui a suivi, car après j’ai dû partir en congé maternité. Cet album a été très exigeant et important, on va d’abord le jouer sur scène le plus possible et après, on verra.

Weena Truscelli

Le Pradet, Kolinga