KT Gorique – Bienvenue chez elle.

KT Gorique est l’une des artistes produites par le label toulonnais de musique urbaine Otaké Productions. Son nouvel album est très personnel. Elle y explore ses racines, y dévoile ses préoccupations. Métisse, elle crée un son hybride qui lui colle à la peau, et invite sur l’album et sur sa chaine YouTube des artistes qu’elle aime.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir rappeuse ?

Le rap est venu naturellement à moi. J’ai commencé la danse enfant, dans différents styles, et vers onze ans le hip hop. Parallèlement, à huit ans, j’écrivais des rimes, parce que je trouvais que c’était cool que les mots sonnent pareil. Vers douze ans, j’ai eu un déclic, j’ai commencé à essayer de mettre mes rimes sur les morceaux sur lesquels je dansais.

Tu as donné un nom à ton style : Future Roots, qu’est-ce qui en fait un style différent selon toi ?

Mon idée, artistiquement, est de créer un son hybride avec tous les styles que j’aime et plusieurs époques : les racines du hip hop, la musique africaine, le reggae, et même le rock. Je veux que le résultat soit très moderne, futuriste, dans le sens inattendu, singulier. Tout l’aspect visuel est également futuriste et cinématographique : la peinture sur le visage, les costumes, les clips dans un monde apocalyptique. Je suis très fan de science-fiction et je trouve que c’est une manière très belle de passer des messages d’une façon qui fait rêver.

Akwaba veut dire « Bienvenue » en Baoulé. C’est un album très personnel…

Je suis née en Côte d’Ivoire, et j’en suis partie à l’âge de onze ans. J’y suis retournée seize ans après, en 2018. J’ai retrouvé mes racines, mon identité. C’était difficile d’être séparée de ma famille aussi longtemps. Ça m’a remis les chakras en place, m’a permis de me retrouver. L’idée de l’album vient de là : qu’est-ce qui fait la personne que je suis ? C’est notamment être métisse, et avoir été élevée par ma mère. Je suis vraiment allée au bout de cette idée en trouvant un son métissé. Chaque partie est comme une pièce de puzzle d’une grande fresque. J’ai voulu dans les clips un côté cinématographique, un même personnage qui évolue dans un autre monde. Il y a des chapitres avec des titres qui correspondent au message général. Ce sont des choses simples mais percutantes. C’est un peu comme une série mais sous forme de clips.

Tu as plusieurs featuring dans cet album, dont Taïro, que t’a-t-il apporté ?

Pour moi, c’est incroyable qu’il soit sur l’album. Dans certains morceaux, comme « Life », je chante beaucoup. Taïro est un chanteur incroyable avec une excellente technique, il m’a guidée pour travailler mes techniques de chant. Je ne pensais pas qu’il allait poser sa voix sur un morceau. Il était là quand j’ai enregistré « Pensée », je lui ai demandé, et il a tout de suite accepté. Je respecte beaucoup son parcours.

Entre certaines chansons tu as inclus des interludes humoristiques, avec Shirley Soignon, c’est une démarche peu commune…

J’ai un style très brut, et pour moi l’humour est une manière très forte de faire passer un message, d’amener un souffle à travers l’album, un fil conducteur. Quand j’étais ado, j’avais adoré l’album « The miseducation of Lauryn Hill », où elle avait inclus des interludes aussi : ça m’avait permis de comprendre le cheminement de l’album. Avec Shirley, on est amies depuis plusieurs années, et elle a apporté cette touche d’humour que je souhaitais.

Comment se passe l’écriture d’un morceau ?

J’écris par rapport à la musique, je compose une instru, ou on me l’envoie, et le déclic se fait ou pas. J’ai un mot, une phrase, une mélodie, un flow, ça vient naturellement. Parfois je trouve qu’une instru est incroyable, mais elle ne m’inspire rien.

Site internet de : Otaké Productions – KT Gorique

Page facebook de : KT Gorique

KT Gorique ft Taïro – Pensée