La Féline – Entre son et sens, tout un univers.

MUSIQUE              

Dans le cadre de       
« Faveurs d’automne »  
le 30 octobre au        
Théâtre Denis à Hyères

Sorti il y a près d’un an maintenant « Vie future » dernier opus signé la Féline est un album qui n’attendait que la scène pour défendre de belles compositions. La situation sanitaire actuelle ayant traîné, Agnès Gayraud nous raconte comment elle a passé cette période, et à quel point son rapport avec le public représente quelque chose de précieux à ses yeux.

Agnès Gayraud bonjour, comment allez-vous après un confinement que chacun a vécu de façon particulière?

Je vais bien merci. Le live manque, et en même temps ça révèle à quel point c’est précieux. Les artistes et le public mesurent du coup la chance de pouvoir aller voir un concert. J’en ai profité pour écrire plein de chansons et j’ai eu la chance d’être dans des conditions de vie où finalement l’on finit par se dire que peut-être certains rythmes sont absurdes.

Votre album « Vie Future » va avoir un an et n’a pas eu la chance d’être défendu sur scène, vous avez hâte ?

Oui, d’ailleurs l’initiative de Faveurs de Printemps, qui tout de suite a eu la bienveillance d’imaginer Faveurs d’Automne, en proposant une autre date, était de nature à consoler sur le moment, en nous permettant de nous dire : « ça va revenir, c’est une parenthèse, un moment suspendu». Savoir que des festivals avaient joué le jeu du report, c’était réconfortant. Après tout, l’album s’appelle « vie future », la tournée pouvait bien être également… « future ».

Votre parcours est atypique : journaliste, agrégée de philo, enseignante, chanteuse… Toutes ces vies se télescopent-elles dans un processus de création?

Disons qu’au départ la chose primitive pour moi c’es la musique. J’ai toujours eu besoin de cette forme d’expression. Les études de philo c’est une autre passion. Finalement ce sont deux parties de mon cerveau très différentes : je me repose une fois de l’une, une fois de l’autre (rires). Et puis, il y a eu l’écriture de ce livre : « Dialectique de la pop », comme une manière de rendre hommage à la musique par des choses que l’on connait en tant que musicien en des termes philosophiques. Mais c’est presque plus la musicienne qui a enseigné à la théoricienne sur ce plan. Du coup j’ai fini par tisser des passerelles entre ces différents domaines. Mais c’est comme ça que je m’accomplis, je ne suis entière qu’avec toutes ces activités-là. Je ne sais pas ce qui m’arrivera dans le futur mais j’ai l’impression que la musique, c’est tout de même le cœur de tout ça.

Votre musique semble recréer des univers, on en vient rapidement à s’imaginer des choses assez visuelles. Pour autant rien ne semble mis en scène, on a l’impression que vous livrez textes et musique de façon viscérale.

Je suis contente de l’entendre car pour moi c’est l’enjeu : lorsque je chante une chanson je souhaite que les gens ressentent une émotion. Si je vous dis que vous avez un pied dans le jardin d’une Beth Gibbons ou d’une Chan Marshall… Super. J’aime bien entendre ça aussi, plus que « ça sonne années 80 », surtout quand les gens ne savent pas à quoi des années 80 vous renvoyer, et même si j’adore ces années-là. Mais du coup c’est assez juste la référence 90s, avec un côté un peu trip hop dans l’album : rythmes ralentis, voix féminine assez dark, mélancolique. C’est un type de pattern où je m’installe agréablement.

Lorsqu’une plateforme de streaming suggère après vous avoir écouté une playlist composée de Bertrand Belin, Rodolphe Burger, Dominique A, Emily Loizeau, Laetitia Sadier… Ca pourrait être une sorte de famille idéale ?

Oui bien sûr, mais j’ajouterai par dessus tout Christophe. Un véritable modèle avec un sens du son, un vrai cinéphile qui m’a vraiment marquée. Un personnage haut en couleur, un peu fou comme on les aime. Il était à la ville comme à la scène. Il compte énormément pour moi, il m’accompagne tous les jours dans l’héritage qu’il laisse. Jérôme Nacci-Mesnier.

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