Laetitia Romeo – Point par point

DESSIN

Artiste maintenant bien connue de Cité des arts (voir interviews précédentes), Laëtitia Romeo a eu le plaisir d’être invitée par la fraîchement diplômée Flora Marchisio-Defendini.

Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Nous nous croisions à l’école, mais nous nous sommes surtout connues lors de l’exposition « Essentielle(s) », où nous avons pu beaucoup discuter en gardant la galerie. Nous travaillons aussi ensemble pour un programme nommé “Bureau des Paysages en Mouvement”. Nos pratiques n’ont rien avoir au premier abord, mais on s’intéresse à certains thèmes similaires, comme le paysage, de mon côté de façon immersive dans un paysage à travers le territoire, et plus particulièrement le nôtre, la région dans laquelle on grandit. Je pense qu’elle m’a choisi parce qu’on se fait confiance. Nous ne savons pas ce que chacune va produire exactement et on attend de découvrir cela le premier jour de montage, mais on sait qu’on ne sera pas déçues. On se connaît tous tellement bien déjà, on sait que ça va être encore plus excitant et que le résultat sera davantage intéressant !

Et à nous, peux-tu nous dire ce que tu vas présenter ?

Ça va s’appeler « Millimètres ». Comme vous le savez, je laisse beaucoup de place à l’intuition et à l’imagination. Mon répertoire de formes était la concrétisation de mon univers imaginaire, toujours inspiré de la culture populaire. Les premières formes venaient d’une série de dessins qui s’appelle “Immersion” et depuis la dernière interview, j’en ai fait de nouvelles… J’en suis à cent-quatre-vingt-deux ! Dans cette nouvelle oeuvre, c’est un peu comme si on avait fait des zooms sur mon répertoire afin de déconstruire le graphisme de mon travail en noir et blanc. J’y utilise la technique du dot, un travail par points, typique du tatouage. Le directeur va faire la scénographie en dialogue avec nous, mais je peux déjà vous dire que cette oeuvre sera un dessin au format A4 dans un cadre noir avec une marie-louise qui sera elle-même accrochée sur une peinture encore plus grande à même le mur.

Que t’a apporté l’École d’art ?

Plus de culture et d’opportunités, comme les résidences à la Villa Tamaris Centre d’Art TPM*, ou des expériences comme les voyages à Bruxelles et Barcelone. J’ai connu les débuts du premier atelier de sérigraphie, discipline que j’adore, et nous avons pu travailler avec de très bons sérigraphes. C’est toujours inspirant de voir des productions partout, et à l’école, c’était vraiment foisonnant ! Ce que je retiens de l’ancienne école, c’est que c’était très familial, on se croisait tous beaucoup, j’y ai tissé de nombreuses relations. La nouvelle école a l’air super, notamment car ils ont beaucoup plus de choix d’ateliers et de workshops.

Quels sont tes projets depuis ton exposition avec Lisa Jacomen à la Maison du Patrimoine de Six-Fours ?

Je ne m’arrête pas ! J’ai eu une commande de dessins pour un tatoueur… J’ai aussi fait des logos… Et je prépare une exposition à Strasbourg en mars, intitulée “Utopie souterraine”. J’ai été invitée en décembre par la Galerie Wyrd à présenter trois ou quatres oeuvres en noir et blanc… Et d’autres projets verront bientôt le jour !

 Maureen Gontier

BIOGRAPHIE

Laëtitia Romeo, 28 ans, est née à Toulon. Elle a commencé par des études en graphisme qui lui ont servi de base plastique et a poursuivi jusqu’à l’obtention de son Diplôme National d’Expression Plastique en 2020. En s’aidant des codes associés au graphisme, elle déploie ainsi son propre univers imaginaire. 

Sa production plastique est essentiellement basée sur le dessin, la peinture et la sculpture, qu’elle met en corrélation lors de ses installations. Souvent In Situ, le lieu où elle travaille lui sert de support et de matière pour déployer sa production à différentes échelles.