le Collectif Animale – Déconstruire les normes avec grâce

>>“Connaissez-vous“ le 27 avril à 17h

Le Collectif Animale propose des spectacles mêlant de multiples formes d’expression : texte, musique, danse, théâtre, clown et bien d’autres ! Questions et remises en question viennent chatouiller nos méninges avec audace et poésie… Rencontre avec Charlotte Adrien et Louis Caratini.

Comment est né le Collectif Animale ?
C. A. : Le Collectif Animale est né en 2013. Je venais de quitter Paris (en y gardant des marques), au retour d’un voyage au Pérou, qui m’a fait réaliser certaines choses. Comme je suis originaire de la région d’Avignon, je suis retournée vers le Sud. Je souhaitais fermement monter un écrit de Jean-Pierre Siméon, “Sermons joyeux“. C’est un texte de poésie qui s’amuse avec des concepts comme le jeunisme, ou le fait que l’on bavarde pour ne rien dire, et remet en question ce qui n’a pas de sens. Le projet a été créé au Théâtre des Carmes d’Avignon et, comme à l’époque ce genre de spectacles était peu courant, il s’est fait remarquer en apparaissant comme un “ilot de résistance“. C’est le soutien de l’équipe du théâtre des Carmes, toujours très présente dans mes projets, qui a fait en sorte que j’en vienne à créer le Collectif Animale. Comme la plupart de mes spectacles, “Sermons joyeux“ décloisonne les genres en mélangeant plusieurs disciplines, (art dramatique, claquette, acrobatie, musique, etc.).

Comment avez-vous connu Mozaïc ?
C.A. : Mozaïc est intervenue en 2020, autour d’un projet musical. Un chargé de production a parlé de ma compagnie à Shanga Morali, il a vu et apprécié le spectacle, puis nous nous sommes rencontrés et depuis, nous travaillons ensemble !

Quelle sera la participation du Collectif Animale au festival du mois d’avril à Châteauvallon ?
L. C. : Pendant le festival, nous jouerons « Connaissez-vous ? ». C’est un spectacle qui se déroule comme un concert en blind test autour de la chanson française et francophone. Ce blind test est en fait un prétexte pour déconstruire les idées reçues que nous avons sur les chansons. C’est également un travail sur notre goût – un peu basé sur “La distinction“ de Bourdieu – qui nous amène à réaliser que nous sommes toujours conditionnés et attirés par un certain type de chanson. D’après ma description, cela peut paraître sérieux, mais c’est extrêmement ludique, avec des airs populaires et d’autres beaucoup moins, on en arrive à s’amuser de nos attirances inconscientes pour certains stéréotypes, de la valeur que l’on donne à certaines musiques. C’est Shanga qui nous a proposé de participer à ce festival et nous en sommes très heureux. “Connaissez-vous?“ a dû séduire Mozaïc par sa forme assez moderne et interactive, qui déplace le spectateur. L’association porte toujours des projets d’avenir, qui défont les codes.

J’ai lu que votre mission secrète était de renverser les imaginaires et les codes établis, expliquez-nous ?
L. C. : Pour définir la “mission secrète“, je dirais que nous sommes dans une époque où tout bascule sur les plans culturel, politique, écologique ou autres, et que beaucoup de personnes ont un rapport pessimiste à cette époque. Nous pensons qu’il faut savoir utiliser ce moment pour renverser les imaginaires, remettre en question certaines normes.
C. A. : Sans oublier la dimension poétique… Nous proposons des projets qui font danser ensemble les opposés, je mets souvent des éléments extérieurs en intérieur, ou l’inverse. L’idée est d’aller chercher des réflexes, des réactions enfouies chez les gens, pour tenter de les renverser, et que chacun en fasse quelque chose de différent. Nos spectacles posent des questions, sans donner de réponse, évidemment.

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