Le Siffleur – et son quatuor à cordes.

Hors-série spécial Centre Culturel Tisot  à La Seyne

>> Le 23 mai 

Comédien et musicien depuis 1994, Fred Radix propose un spectacle étonnant, original, humoristique, plein de surprises et de charme, où la musique sifflée, posée sur les prouesses d’un quatuor à cordes, devient un art à part entière.

Comment avez-vous créé ce personnage du “siffleur“ ?
Je suis comédien, musicien, compositeur et j’ai pris, depuis des années, l’habitude de siffloter. Jamais je n’aurais imaginé en faire un spectacle, mais mes camarades comédiens, qui m’entendaient dans les loges du théâtre, ou dans le camion de tournée, siffloter toute la journée, me disaient que je sifflais vraiment bien et qu’avec un talent pareil, je devrais en faire un spectacle. Mais à l’époque, je pensais que ça n’avait pas d’intérêt de monter sur scène pour siffler ! Puis, un jour, j’ai eu l’idée de ce décalage entre la musique savante et cet instrument du quotidien qu’est le sifflet. Le sifflement évoque davantage un peintre en bâtiment ou un facteur qui fait sa tournée, et je me suis dit que j’allais opposer les deux choses. Placer le sifflet en instrument virtuose, et créer un personnage en queue de pie, nœud papillon, très classique, mais qui siffle, et mettre en valeur ce décalage et l’humour absurde qui va parfaitement avec.

Quelle formation avez-vous pour maîtriser ainsi la musique ?
Ma formation vient du rock et de la chanson française, je compose, écris des chansons et des spectacles, mais je n’ai jamais appris un instrument au conservatoire qui m’aurait permis de travailler la musique classique. Mais grâce au sifflet et à ce spectacle, j’ai pu accéder à la musique savante et, si, à la Seyne-sur-mer, je serai avec « mon » quatuor à cordes, en certaines occasions, ce spectacle est accompagné par un orchestre philharmonique et c’est un vrai bonheur.

On parle de vous comme d’un historien, pourquoi ?
Alors, c’est parce que l’histoire m’aide à trouver des thèmes, souvent sur les “petits métiers“. J’ai un spectacle à Paris en ce moment qui s’appelle « la claque » et celui d’avant se nommait « strapontin ». Je me documente beaucoup avant d’écrire, et j’aime glisser quelques informations historiques, pas pour faire une conférence, mais pour qu’à la fin du spectacle les spectateurs se demandent si ce que j’ai dit est vrai ou non ! Je pars donc d’un fond documenté, puis je romance mes histoires et transforme le tout en théâtre musical et humoristique.

Pouvez-vous nous décrire le spectacle, l’interactivité avec les spectateurs ?
Le propos humoristique vient du fait que ce siffleur est perché, un peu seul dans sa catégorie de “Vivaldi du sifflet“. Pour cette soirée, il a prévu d’interpréter les quatre mouvements de la symphonie numéro 7 de Beethoven, mais il se rend compte que le public en face de lui ne correspond pas à ce qu’il attendait, par son attitude, son habillement et l’endroit lui-même. Le spectacle est donc la déconstruction de ce personnage qui pensait jouer à l’opéra et va finalement piocher dans son répertoire de musiques sifflées pour y chercher des airs que les gens connaissent. Commence alors une remontée dans le temps des musiques sifflées, qui passe par « Carmen » de Bizet, « La Truite » de Schubert et un peu de Beatles, pour finir par des musiques de films avec sifflet que nous connaissons tous. Ce qui est drôle et interactif, c’est qu’au début les gens sont sages et applaudissent, et le spectacle finit comme un blind-test/karaoké où le public sifflote avec moi ! Il ne faut pas que les gens aient peur de la musique classique, et je souhaite que ce spectacle et son humour aident à rapprocher d’elle ceux qui s’en méfient !

Weena Truscelli

Bande d’annonce