LE VOLATIL – Et si l’art ne dépendait que d’un regard ?

>>“Jamais un nuage n’accumulera le hasard” le 28 avril à 14h30

Artiste engagé et engageant, Romain Bertet nous parle du lieu de résidence qu’il a fondé et du lien étroit qu’il entretient avec Mozaïc depuis des années… Les artistes du Volatil seront à retrouver pour une performance collective improvisée composée de 6 spectacles différents.

Présente-nous Le Volatil.
Le Volatil est un lieu de résidence que j’ai fondé en 2017, suite à l’implantation de ma compagnie L’œil Ivre à Toulon. J’avais très envie de proposer un endroit où les artistes pourraient travailler sans pression de production ni de résultat, un espace où ils viendraient se rencontrer et voir d’autres artistes en train de fabriquer… C’est la première mission du Volatil : accueillir gratuitement des artistes pour leur permettre de créer ! Notre deuxième mission est de proposer des créations avec les habitants afin de faire émerger une dynamique de quartier, un enjeu citoyen et du partage d’expérience. Enfin, notre dernière mission est de donner à voir des créations dans le quartier, notamment par le biais de notre festival de fin d’été « Crash & Décollage ».

Pourquoi « Le Volatil » ?
Avoir un lieu, c’est comme avoir un petit territoire, un terrain, et ça m’a toujours fait peur les terrains. Au contraire, ce qui est volatil est insaisissable. J’ai choisi ce nom comme contrepied du lieu délimité, du territoire… J’aime penser l’art comme ce qui ne se saisit pas, comme quelque chose qui est volatil. Dans la création, on essaie en permanence de saisir des essences, et puis en même temps, dès qu’on les saisit, dès qu’on les met entre quatre murs, quelque chose ne bat plus. Je voulais donc redonner à l’art ce côté évanescent, éthéré, gazeux et dire que l’art est partout ! Il ne dépend que d’un regard.

Quel est ton lien avec Mozaïc ?
J’ai rencontré Shanga quand j’ai fondé ma compagnie. J’étais jeune chorégraphe, lui montait Mozaïc : nous avions le même âge, nous étions dans des moments de vie similaires et nous nous sommes très vite bien entendus. Travailler ensemble s’est donc avéré être une évidence ! Alors, lorsque j’ai monté Le Volatil quelques années plus tard, la question ne s’est même pas posée : le lieu devait se faire accompagner par Mozaïc ! Aujourd’hui, Mozaïc aide notamment Le Volatil à s’inscrire dans le paysage culturel et dans la politique culturelle locale, à comprendre comment déployer un projet et comment l’ancrer sur un territoire, à trouver des moyens financiers, et à se structurer administrativement.

Une anecdote avec Mozaïc ?
Eh bien, après avoir passé deux mois de solitude à réparer et préparer le lieu pour l’inauguration en 2017, l’équipe de Mozaïc est venue me filer un coup de main ! Tout s’est organisé de façon saine et simple… J’étais hyper heureux, ému et touché. À vrai dire, je ne sais pas si Le Volatil est né parce que Mozaïc existe, mais en tout cas, je n’aurais sûrement pas pu le tenir sans cet appui-là.

Un mot sur la performance préparée par Le Volatil pour le festival ?
Quatre artistes du Volatil proposeront une performance collective improvisée où le public et le hasard seront décisionnaires. Les spectateurs vont être invités à tirer au sort une proposition chaque fois différente avec laquelle nous allons jouer et composer pendant les minutes qui suivront : contraintes d’espace, de temps, d’intention, d’objets… Ils proposeront ainsi des rencontres hybrides, uniques et vivantes qui conjugueront danse, musique et poésie dans l’architecture de Châteauvallon.