Léo – Un voyage reggae festif et engagé.

>> Au bus à Draguignan le 23 janvier

Chanteur et leader du groupe bien connu de reggae marseillais Raspigaous, Léo présentera sur la scène du bus un projet solo entre compos, reprises et émotions. À la croisée des grandes voix du reggae, il explore l’histoire et les univers de ce genre musical tout en créant une expérience festive et interactive.

On te connaît comme chanteur et leader des Raspigaous. Ce projet solo est-il un plaisir différent pour toi ?
Oui, c’est un plaisir différent et beaucoup plus large. Avec Raspigaous, il y a une direction bien précise, que ce soit au niveau musical ou des paroles. Dans ce projet solo, j’explore un éventail beaucoup plus varié. Je joue des morceaux de mes albums, je revisite certains morceaux de Raspigaous en acoustique et je me laisse porter par toutes les facettes du reggae que tout le monde connaît, des années 70 à aujourd’hui. Mes concerts privilégient les reprises pour partager des moments festifs et dansants. J’aime proposer des « perles » de l’univers reggae, des grands standards comme Bob Marley, UB40, Culture Club, Max Romeo, ou encore Jacob Miller. Mais je vais aussi chercher des inspirations plus larges : du reggae sud-américain, du Ragga français avec Pierpoljak, Raggasonic, Tryo et donc Raspigaous et du plus récent : Damian Marley, Buju Banton, Sizzla, Alborosie. J’adapte même parfois mes concerts à un public plus âgé, en racontant l’histoire du reggae et en partageant de vieilles tunes roots.

Que vas-tu présenter sur la scène du bus, et quelle est l’atmosphère de tes concerts ?
Je connais le Bucéphale depuis longtemps. J’y ai joué de nombreuses fois, et j’ai hâte de découvrir ce que le lieu est devenu. Sur scène, mon but est de créer une ambiance festive où le public danse et chante avec moi. Mes concerts ne se limitent pas à une simple ambiance musicale, c’est un véritable échange avec le public. Je parle beaucoup aux gens, je les invite à chanter, à monter sur scène… On se dit « c’est du reggae acoustique, ça va être cool et calme ». Eh bien, c’est le contraire ! Par exemple, à La Moba à Bagnols-sur-Cèze, une salle comparable, le public a envahi la scène à la fin du concert !

Comment écris-tu une chanson ?
De manière très intuitive. Je commence par la musique : les accords, les structures, les riddims. Une fois que l’ambiance est là, je m’installe dans un coin et j’écris les paroles. Souvent, un mot ou une phrase m’interpelle, et je m’en sers comme refrain ou comme base. Je laisse mes textes sortir naturellement, sans trop y retoucher. C’est ce qui donne une spontanéité et une authenticité que j’aime préserver.

Dans une vraie tradition reggae, tu chantes souvent sur des thèmes de société. Pourquoi cet engagement est-il important pour toi ?
Je ne vois pas comment on pourrait faire autrement. Même dans une chanson d’amour ou un morceau introspectif, il y a toujours une dimension sociale. Ce qu’on vit, nos relations, notre société… tout est lié. Mon engagement a évolué avec le temps. Avant, c’était plus frontal : je désignais facilement les « méchants », les gouvernants, les dirigeants. Aujourd’hui, je prends du recul et j’invite à se regarder aussi dans le miroir. Le problème, c’est parfois nous. Mais toujours avec bienveillance et humour. Mon dernier album solo, « #jsuisquungosse », est plus solaire. Il parle de partage, de bonheur, de regarder dans la même direction. En parallèle, le dernier album des Raspigaous est plus engagé, une invitation à ne jamais baisser les bras malgré les doutes.

As-tu des conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans le chant ou la musique ?
La musique, c’est une course de fond, pas un sprint. Il faut une pratique quotidienne : écrire, chanter, composer. Sur cinq ou six chansons écrites, il y en a forcément une ou deux excellentes. Pour mon album qui compte douze titres, j’en ai écrit une trentaine. C’est pareil pour le chant : c’est un muscle. Il faut le travailler tous les jours pour le rendre plus performant. Quand je donne des cours, je dis souvent qu’il faut éviter de forcer d’un coup. C’est comme la musculation : une séance trop intense peut faire plus de mal que de bien. Travaillez régulièrement, sans attendre un résultat immédiat, et le progrès viendra naturellement.

Fabrice Lo Piccolo

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