Les Négresses Vertes – Trente ans de Mlah.

26.10 – Espace Malraux, Six-Fours

 

Mlah, on connait tous. De Zobi la mouche à Voilà l’été, l’album a marqué l’histoire de la chanson française. Trente ans après, il reste toujours aussi actuel. Le groupe viendra fêter cela dignement sur la scène de l’Espace Malraux.

 

Comment est née cette envie de repartir en tournée ?

Deux conditions étaient réunies. D’abord celle de travailler avec Décibels prod, qui nous a donné les moyens de nous réunir, et les trente ans de notre album « Mlah ». Peu d’albums durent aussi longtemps. Pour nous, c’est inespéré et c’est l’occasion de faire une tournée !

Un futur album ?

La reformation est active et évidente. Le projet était de marquer le coup, sur une quarantaine de dates : on en est à cent quarante-six ! Il se passe quelque chose avec le public, dans les salles où l’on joue. On est train de se refonder, mais on ne se projette pas sur un nouvel album. Bien sûr, on est des musiciens, si quelque chose nous vient, au fond du bus, on va peut-être l’enregistrer. Déjà, on va sortir un doc sur cette tournée et un album live. Puis on verra. Mais aujourd’hui, c’est compliqué. Le marché du disque a explosé. Si tu sors un album tu as des chances de boire la tasse.

Comment va se passer le concert à l’Espace Malraux ?

C’est le Mlah tour, alors on joue Mlah dans son intégralité, les quatorze chansons enchainées. Pour certaines, on a fait un petit check up 2018, mais pour la majorité d’entre elles, on a gardé la version originale. Après, on fait une belle demi-heure de rappel, où on parcourt d’autres chansons de notre répertoire. On vient de faire la fête de l’Huma, devant quatre-vingt mille personnes. On s’est éclaté ! C’est génial ce qui nous arrive. En même temps on a beaucoup travaillé. On ne fait pas le tour des plateaux télé : on travaille, on fait des concerts, et on fait profiter les gens.

Vous êtes issus de la scène punk, revendicative, quel est l’équivalent aujourd’hui ?

Il y a toujours une scène punk, avec des groupes comme « Guerilla poubelle » par exemple. Mais elle est réduite. Aujourd’hui le rap a pris la place contestataire qu’avait le punk à une époque, un certain rap en tout cas. Le rock l’est moins. Mais punk c’est avant tout un état d’esprit, anarchiste, libertaire, qui continue d’exister sous d’autres formes, avec d’autres formes de contestations. Nous, on essaie de faire vivre encore l’état d’esprit qui était le nôtre à la fin des années 80. Et on le retrouve tout de suite ! Les ingrédients sont toujours là, et pour le public c’est un bonheur de le retrouver ou de le découvrir.

Votre dernier album Trabendo, était plus électronique, vous avez aussi collaboré avec des groupes de trip-hop, aujourd’hui votre musique aurait cette couleur ?

Quand vous avez une première vie de quinze ans, il faut savoir se renouveler, sans se renier. Nous sommes le premier groupe acoustique à avoir collaboré avec des Massive Attack, ou Fat Boy Slim. C’est important de rester ouvert à d’autres musiques, même si on ne les pratique pas, elle nous touchent, et on veut incorporer cela. Si on avait continué, on serait resté sur cette veine d’acoustic clubbing, plus dépouillé, mais proche de ce que l’on a toujours fait : écrire des chansons.