Les Ramoneurs de Menhirs – Un Korrigan m’a dit..

MUSIQUE
21 juillet
Festival de Néoules

Descendus de Bretagne, « Les Ramoneurs de Menhirs » vous feront découvrir leur univers empli de légendes et de mythes, grâce à un savant mélange de Punk et de musique celtique traditionnelle. Nous avons interviewé Loran, le guitariste, figure emblématique de la scène alternative des années 80 avec « Bérurier noir ».

Des « Bérurier Noir » sont nés « Les Ramoneurs de Menhirs »…

J’ai rencontré Éric, avec qui on a créé les Béru alors que nous étions de jeunes punk, à la fin des années 70. Déjà, en 85, nous avions sorti un maxi : « Joyeux merdier », sur lequel figurait le morceau « Vive le feu », où nous jouions un bout de gavotte, avec cornemuse et bombarde. C’était la première fois que je posais ma guitare électrique sur de la musique traditionnelle bretonne. Le groupe a commencé à disparaître en 89. Les concerts étaient trop démesurés à notre goût. Nous voulions être un petit groupe, sans plan de carrière. Malgré quelques apparitions en 2003 et 2005, les Béru ont pris fin. Eric et moi avons plus tard décidé de créer un groupe mêlant musique traditionnelle Bretonne et Punk Rock. Nous sommes quatre : Gwénaël au chant, les sonneurs, Éric et Richard, à la bombarde et au biniou, et moi-même à la guitare électrique et à la boite à rythme. « Les Ramoneurs de Menhirs », c’est une très vieille histoire d’amitié.

Pourquoi ce nom ?

Des Korrigans (lutins bretons ndlr) sont venus me voir, et m’ont dit : « Loran, tu vas faire un groupe qui s’appelera « Les Ramoneurs de Menhirs » pour réactiver l’esprit et la féérie des pierres ». Ramoner un menhir, c’est ranimer l’esprit des pierres, dont le tempo lent diffère de notre rythme de vie effréné, et qui sont de plus en plus utilisées dans les médecines alternatives. Côté féerie, les légendes bretonnes racontent que les Korrigans vivent sous les menhirs. Ramoner un menhir, c’est donc aussi réveiller la féerie, le rêve, les passions. A l’image de la lampe d’Aladdin qui, lorsqu’on la frotte, fait apparaître un génie, nous apparaissons lorsque les menhirs sont ramonés.

Dans votre musique comment s’opère la fusion entre Punk et Musique Celtique ?

La fusion entre les deux styles se fait de façon très fluide. Le lien direct entre Punk Rock et musique celtique, ou bretonne, traditionnelle, c’est l’esprit d’insoumission. La culture celte n’est pas basée sur une religion monothéiste, qui génère le patriarcat, et a un côté tribal, qui provient de racines très anciennes. Le Punk Rock n’est pas un style musical, c’est un état d’esprit, une réaction au système industriel, capitaliste et mondialiste, qui détruit notre planète… bien que celui-ci ait tout de même réussi à en faire une mode, un style vestimentaire !

Votre dernier album se nomme « Breizh Anok »…

Une fois de plus, nous faisons ce lien entre culture libertaire Punk et résistance culturelle bretonne. Breizh c’est la « Bretagne », et Anok, en argot londonien, signifie « anarchie ». La particularité de cet album est notre collaboration avec le bagad (fanfare traditionnelle bretonne) de Kamperle, fondé en 1936 en hommage au Front Populaire. Nous obtenons un son symphonique, grâce à la participation de cinquante musiciens, une quinzaine de caisses et de cornemuses et une vingtaine de bombardes. C’est un bel hommage à la musique traditionnelle bretonne, mais aussi à « Crass », un groupe Punk des années 70, dont on a repris le morceau « Fuck the system » avec ce bagad. Ça donne un mélange hallucinant, symbole de cette fusion des différences

 

Juin 2021