Les Tambours du Bronx – Battre le métal tant qu’il est chaud.

MUSIQUE
21 juillet
Festival de Néoules

Depuis 87, les seize membres des « Tambours du Bronx » font résonner sur leurs bidons un son mêlant rock, indus, techno et afrobeat. A chaque coup de maillet, la tension est palpable. Les gestes sont précis, les corps emballés dans une chorégraphie puissante. Après avoir joué avec « Sepultura », ils reviennent avec un nouvel album résolument métal, salué par un grand succès.

« Les Tambours du Bronx » existent depuis trente-trois années. Comment fait-on pour être toujours là après si longtemps ?

C’est un mystère… et aussi beaucoup de persévérance. On a toujours été un groupe atypique. On a évolué lentement, mais sûrement. L’histoire commence par des jeunes désœuvrés, dans une cité cheminote, qui s’amusent à faire les « Tambours du Burundi », avec des bidons de la SNCF, dans un festival… A la base, c’était un gag, mais ça a marché. On a donc persévéré, et bien qu’on se soit professionnalisé au fil des années, on est resté entre copains. On a enrichi notre musique en introduisant des samples pour ajouter un côté industriel et mélodique à nos compositions. On n’a pas cessé d’évoluer… Jusqu’à aujourd’hui où l’on propose un spectacle métal, en parallèle de notre spectacle classique.

Comment est né ce nouveau projet?

On en avait l’idée depuis très longtemps. On avait fait un essai avant le début des années 2000. Ça n’avait pas du tout marché. On l’a même vécu comme un traumatisme… Jusqu’à ce que l’on puisse travailler avec « Sepultura » ! C’est là qu’on a compris que ça pouvait marcher. On a alors décidé de créer notre propre projet, même si on craignait de déconcerter le public qui nous est fidèle. C’est difficile de se renouveler sans se renier. Ce moment était comme une crise de la trentaine : certains membres étaient partis, il y avait une forme de lassitude. On avait envie de faire quelque chose de différent : de nouveau prendre des risques… et du plaisir. Dans le même temps, on a rencontré Franky Costanza de Dagoba. Il était venu à un de nos concerts, il cherchait à s’inspirer de notre gestuelle. Humainement ça a super bien collé. Il fallait qu’on essaie de jouer ensemble pour voir ce que ça pouvait donner. Très vite, on est arrivé à un album instrumental qui avait de la gueule ! A l’écoute on s’est dit qu’il fallait qu’on trouve un chanteur. On nous avait glissé à l’oreille le nom de Reuno Wangermez de « Lofofora ». J’y croyais pas des masses, mais il a accepté. Etant très pris par ses autres groupes, il a proposé de travailler conjointement avec Stéphane Burriez de « Loudblast », qui a dit oui immédiatement. Un troisième chanteur, qui fait énormément de concert avec nous, nous a rejoints plus tard : Renato di Folco de « Trepalium » et « Slade ».

Des membres des Tambours ont aussi pris les instruments…

Au sein des tambours, il y a des batteurs, des guitaristes, des bassistes… dont beaucoup de musiciens issus de groupes de rock. D’ailleurs, on vient de Nevers qu’on appelait la Cité du Rock à l’époque. Aucun de nous n’étant percussionniste de formation, on les appréhende différemment. Nous avions toutes les compétences pour réaliser ce projet métal. Contrairement à ce que j’ai pu entendre, ce ne sont pas « Les Tambours du Bronx » qui accompagnent un groupe de rock, mais notre spectacle à nous. A la base, « Weapons Of Mass Percussions » devait être une parenthèse : on comptait tourner six mois sur cet album et repartir à l’ancienne. Mais le succès a été plus grand que prévu. On y prend énormément de plaisir, c’est pourquoi on continue de le donner en parallèle de nos concerts classiques.

 

Juin 2021