L’ORCHESTRE NATIONAL DE BARBÈS – La scène avant tout

Hors-série spécial Centre Culturel Tisot  à La Seyne

>> le 3 mai

À l’occasion de leurs bientôt trente ans de scène, l’ONB revient avec un nouvel opus annoncé en mars 2024, Nous avons interrogé Kamel Tenfiche, percussionniste et un des fondateurs du groupe.

Vous revenez avec un nouvel album studio en mars, dix ans après le dernier. Peux-tu nous parler de celui-ci ?

En effet, cela fait longtemps que nous avions cette envie, mais le monde entier a été bouleversé par la vague du Covid. Certains morceaux étaient écrits avant la pandémie, mais tout a été gelé. Maintenant, nous sommes prêts à reprendre avec de nouvelles compositions. Nous restons fidèles à notre style, car c’est ce qui nous plait. On y trouve un peu plus de ternaire, un peu plus de blues, mais on m’a demandé de ne pas trop en dévoiler ! (rires). Nous ne cherchons pas la prouesse technique, mais plutôt à créer une musique qui puisse être écoutée et dansée.

Comment composez-vous un morceau ?

Nous ne pouvons pas tous travailler en même temps, nous sommes trop nombreux. Chacun compose de son côté, et une fois qu’un morceau est prêt, nous le proposons au groupe. Avec plus de vingtcinq ans d’expérience, nous pouvons rapidement sentir si le morceau fonctionne ou non. Nous avons une confiance mutuelle, mais chaque proposition doit être acceptée par l’ensemble du groupe.

Vous considérez-vous avant tout comme un groupe de scène ?

Nous sommes définitivement un groupe festif et pour faire de la musique festive, il faut être traversé par la bonne humeur, et le public le ressent. Nous avons une connexion particulière sur scène, une certaine magie qui opère et c’est ce qui nous rend heureux. Nous nous sommes construits sur scène. Nous essayons de faire rêver le public pendant une heure et demie, de l’emmener loin du quotidien.

Parlons du nouveau set en préparation…

Nous sommes en train de répéter. Là, nous travaillons un morceau intitulé « Cinéma » avec des influences de calypso et de rumba, chanté en français, avec une touche de musique arabe et sub-saharienne. Plus nous jouons ces morceaux, plus nous les incarnons. Une chanson est quelque chose de vivant, elle mûrit au fil du temps, et surtout en live.

Quels instruments trouve-t-on dans l’Orchestre National de Barbès ?

Nous sommes nombreux, nous avons beaucoup de percussions, deux claviers, deux guitares, de l’accordéon, de la trompette, beaucoup de chanteurs et de chœurs… Chaque spécialiste de son domaine sert les autres, nous mutualisons nos forces.

Qu’est-ce que tu préfères dans l’Orchestre National de Barbès ?

Personnellement, j’aime le gnawa, un genre musical beau et spirituel qui demande de la force et de l’énergie. Mais j’aime aussi le raï, le rock, le reggae. Nous sommes traversés par tous ces styles musicaux, avec une touche maghrébine, une touche française, on fait de la valse par exemple… Cette diversité reflète aussi notre expérience dans une France ouverte sur le bassin méditerranéen.

Qu’est-ce que tu retiens de toutes ces années d’ONB ?

Le groupe m’a formé et j’ai une chance incroyable de pouvoir toujours être sur scène. C’est une école de vie, une rencontre humaine et artistique extraordinaire. Grâce à l’ONB, j’ai pu rencontrer de grands musiciens, voyager, vivre des moments humains uniques. C’est avant tout une aventure faite de grands moments et partagés avec le public.

Fabrice Lo Piccolo

En savoir +

Vidéo