Louis Bertignac – Une vie en musique.

>> Samedi 25 novembre au Théâtre Galli

Nul besoin de présenter Louis Bertignac, ex-guitariste de Téléphone, auteur entre autres de « Cendrillon » et « Ces idées-là ». Dans le sillon du succès de son autobiographie « Jolie petite histoire », il sort un tout nouvel album « Le film de ma vie ». Il revient pour nous sur la composition de celui-ci, sur quelques moments de sa carrière et surtout sur sa passion de la musique.

Votre nouvel album succède à la sortie de votre autobiographie. Est-ce un album bilan pour vous ?
Pas plus qu’un autre en réalité, à part cette chanson « Le film de ma vie », écrite par Frédéric Château. Nous ne nous connaissions pas et il m’a envoyé ce morceau que j’ai trouvé très bien. Il l’a écrit avant même que mon livre ne sorte et je me demande toujours comment il connaissait aussi bien ma vie (rires) ! Cet album contient mes réflexions des trois dernières années. J’ai beaucoup écrit pendant le confinement. J’ai aussi continué à donner des concerts mais sur Facebook, tout en travaillant sur l’album. Certaines chansons évoquent ma vie pendant le confinement, deux s’adressent particulièrement à la femme de ma vie… J’ai également abordé des thèmes tels que la guerre en Ukraine, ou la drogue. Même si je ne me drogue plus, je parle de la nécessité de tenir bon. Il y a aussi une chanson de blues intitulée « La loose », assez amusante.

Pouvez-vous nous parler du processus de composition d’une de vos chansons ?
Souvent, cela commence par une mélodie qui me vient à l’esprit et que je transpose sur un instrument. D’autres fois, j’ai un instrument entre les mains, j’improvise et si je me dis que je tiens une chanson, j’enregistre le thème sur mon téléphone. Puis je vais en studio et travaille dessus de manière plus aboutie. Je pose immédiatement une voix témoin pour me souvenir de la mélodie. Je m’exprime en fonction de ce que la musique évoque en moi ou de ce que j’ai en tête à ce moment-là. Je fais cela rapidement, l’idée étant de finir la chanson dans la journée. Mais en général, quand je la réécoute le lendemain, je trouve ça pourri, alors je recommence ! Entre la version originale et la version finale, il y a souvent une centaine de versions. C’est pour cela que je mets si longtemps à sortir un album. Je n’aime pas me forcer, il faut que ça vienne naturellement, et je ne suis pas très travailleur ! (rires).

Pouvez-vous nous décrire le déroulement d’un de vos concerts et nous dire ce que vous jouerez sur scène à Sanary ?
Je prévois de jouer presque toutes les chansons du nouvel album, d’autres plus anciennes et quelques morceaux de Téléphone. J’inclurai également une section acoustique au milieu du spectacle où je jouerai des chansons plus calmes. Mon objectif est de donner un beau spectacle et de permettre aux gens de passer un excellent moment. J’ai toujours eu besoin de sentir que je jouais devant des amis, je m’adresse directement à mon public comme si c’était des copains.

Votre guitare Gibson SG junior de 63 customisée est devenue célèbre. Pouvez-vous nous parler de votre relation avec votre instrument ?
Je ne dirais pas que c’est mon amie car c’est juste un bout de bois, mais c’est mon instrument de confiance. Je la connais très bien et je n’ai jamais de mauvaise surprise avec elle. Elle est très polyvalente, capable de produire des sons clairs ou plus sales en fonction de la façon dont on joue. Elle possède un seul micro et j’apprécie cette simplicité. Ce sont vos doigts qui doivent produire le son. Cela fait cinquante ans que je joue presque exclusivement sur cette guitare.

Pourriez-vous nous partager un ou deux moments de votre carrière qui vous ont le plus marqué ?
Il y a un moment exceptionnel que j’ai raconté dans mon livre. C’était pour mon trentième anniversaire, j’étais en studio avec Téléphone. Nous avons célébré cet anniversaire en même temps que celui du producteur Glyn Johns avec qui l’on enregistrait, en Angleterre, et qui avait travaillé avec les Who, les Beatles et bien d’autres. Je lui ai demandé d’inviter tous les artistes avec lesquels il avait collaboré au fil des années. Sont alors venus Charlie Watts, Eric Clapton, Cat Stevens, Jimmy Page, John Entwistle, le bassiste des Who, et d’autres : une grande partie de mes héros, ceux qui m’ont donné envie de faire de la musique ! J’étais très intimidé. Jimmy Page et John Entwistle ont même accepté de descendre au studio pour faire un bœuf avec Richard Kolinka et moi, nous avons joué et discuté pendant des heures.

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