Louis Presset – Un festival de musique à Avignon !

Les Voix Animées participaient cet été au Festival Interférences, mettant en avant la musique au sein du Festival Off d’Avignon. Nous avons interrogé Louis Presset, délégué général de la Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés, à l’origine du projet.

Qu’est-ce qui vous a motivé à créer un festival de musique au sein du plus grand festival de théâtre au monde, le Festival d’Avignon ?
Tout d’abord, nous avons voulu saisir l’opportunité offerte par le plus grand marché du spectacle vivant que représente le Festival Off qui se déroule en symbiose avec le festival de théâtre. Nous y avons vu l’occasion de rappeler que la musique, et notamment la musique de patrimoine et de création, est également une forme de spectacle vivant et qu’elle a toute sa place dans ce contexte. De plus, nous avons constaté une évolution dans le monde artistique, où les différentes formes d’expression ne fonctionnent plus en silo, mais s’entremêlent de plus en plus. La musique, la lumière, la dramaturgie, et bien d’autres éléments, convergent vers une multidisciplinarité croissante. Notre objectif est de prendre ces sujets musicaux et de les porter sur scène, en les faisant vivre au-delà de la musique elle-même. Aller à Avignon était la meilleure façon de rencontrer tous ces directeurs de lieux qui viennent souvent du théâtre et ne sont pas toujours habitués à se déplacer pour écouter de la musique.

Pouvez-vous nous parler des spectacles qui ont été présentés lors du festival et de l’avenir de cette initiative ?
Il était essentiel de nous inscrire dans la logique propre au Festival d’Avignon. Nous avons donc adopté ses codes, notamment en proposant des séries de spectacles et une programmation où un même ensemble peut présenter le même programme plusieurs jours de suite. L’année dernière, nous avons présenté huit spectacles, tous dans le même lieu, le musée d’art contemporain de la Collection Lambert. Cet endroit prestigieux et très visible a joué un rôle crucial dans notre capacité à attirer l’attention des spectateurs et des programmateurs. Nous avons ainsi pu offrir une diversité de répertoires, allant de la musique ancienne à la musique contemporaine, dans des formats variés allant du solo aux ensembles plus importants, parfois accompagnés de danseurs ou de comédiens. Nous avons même investi une des salles d’exposition avec un spectacle de violon et orgue, et avons eu le plaisir d’accueillir le ciné-concert des Voix Animées qui interprétaient la partie musicale en direct pendant la projection de films de Chaplin. Cette première édition a donc été un succès, tant du point de vue des partenaires institutionnels que des programmateurs. Les spectacles ont été vendus, et les retours des spectateurs ont été très positifs. Les huit ensembles qui ont participé ont exprimé leur désir de revenir, ce qui nous a encouragés à élargir le projet cette année. Nous avons maintenant onze ou douze ensembles impliqués, et un deuxième lieu, la chapelle du Miracle, qui accueillera une partie des spectacles.

Au-delà des spectacles, vous organisiez également des rencontres entre professionnels…
Absolument. Il était important pour nous d’associer à notre programmation un temps réservé aux professionnels. Nous avons donc organisé des tables rondes sur des sujets tels que la dramaturgie et la mise en espace de projets musicaux, avec la participation de professionnels du monde du spectacle. Nous avons également présenté des projets musicaux en cours de réalisation, sous forme de pitchs, pour donner aux programmateurs un aperçu d’un maximum de projets en création.
Fabrice Lo Piccolo

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