Louis Zampa – Comment choisir une direction quand on perd la boussole ?
>> Road Movie, sur place et sans caméra – Le 23 septembre à 17h.
Le Collectif Xanadou met en scène des personnages que tout sépare, qui se retrouvent dans un parking, mais autour d’une seule voiture dont chacun a absolument besoin. Trouveront-ils un moyen pour s’entendre et faire la route ensemble ?
Louis Zampa, vous êtes l’un des fondateurs du Collectif Xanadou, comment le présentez-vous ?
Le Collectif Xanadou est spécialisé en théâtre de rue. Nous existons depuis une dizaine d’années et géographiquement nous nous situons entre l’Ardèche et Marseille ! Nous nous sommes d’abord regroupés autour de cette structure pour organiser un festival, pendant lequel nous donnions des spectacles dans un style “cabaret“ assez satiriques et très politiques. C’est à ce moment-là que nous avons découvert que c’était ce qui nous plaisait vraiment. Donc, de fil en aiguille, nous avons continué à écrire et jouer nos propres spectacles, pour parler de l’actualité et du monde qui nous entoure avec humour souvent, et surtout beaucoup d’autodérision.
Pouvez-vous résumer le thème du
spectacle ?
Si l’on devait dégager un thème, ce serait sans doute celui du “vivre ensemble“ qui ressortirait le plus clairement. Mais nous voulions surtout raconter une histoire à la manière d’un film, avec un scénario bien ficelé, et emmener le spectateur dans une dramaturgie assez classique. C’est l’histoire d’un groupe de personnages que tout oppose. Ils se retrouvent sur un parking, ils ont tous une urgence et doivent partir, mais il n’y a qu’une seule voiture, et ils sont donc obligés de se mettre d’accord pour disposer de ce véhicule, alors que tout diverge dans leur façon de voir le monde, que tout les sépare… Il y a par exemple, un croyant et une nihiliste forcés de s’entendre sur leur vision du monde, un macho franchement viriliste confronté à une anarchiste très féministe, ce qui crée des situations un peu absurdes. Nous avons pris des archétypes qui pourraient avoir l’air grossiers, et le travail consistait surtout à affiner ces portraits pour qu’ils n’apparaissent pas comme d’évidents clichés.
Certains de vos personnages pensent-ils pouvoir réfléchir par eux-mêmes, échapper au mode de “prêt-à-penser“ qui nous est lourdement suggéré ?
Les personnages sont déjà tous un peu en marge de ce que l’on attend de nous, chacun à leur façon et, malgré tout, ils ne sont pas d’accord. C’est ce que nous essayons de retranscrire. Une part très importante des individus (autour de 90%) pensent que le monde va mal et que nous allons “droit dans le mur“, mais nous n’arrivons toujours pas à nous entendre. Nous reconnaissons tous qu’il y a un problème, mais il nous est impossible de nous accorder pour trouver une solution.
Le spectacle est présenté dans la catégorie premier regards du Festival “Regards sur rue“, le jouerez-vous pour la première fois ?
En fait, la représentation est une sortie de résidence. Je suis venu il y a un an pour une résidence d’écriture Arts de la Rue à la bibliothèque Armand Gatti et nous avons été à nouveau contactés dans l’idée de présenter une étape de ce travail, car le spectacle ne sortira sous sa forme aboutie qu’au mois de mai 2024. Nous faisons des coupes, réévaluons certains passages et nous testerons donc cette nouvelle version avec le public de La Seyne-sur-Mer. Après nous aurons encore un peu de temps pour vraiment peaufiner ! Weena Truscelli