Loya: « réconcilier machines et traditions. »

L’essence même de Constellations est de se tourner vers des créations hybrides, pour rassembler les différents publics autour de l’Art. Loya pourrait à lui seul résumer cet état d’esprit. Fruit de ses deux cultures, ayant vécu sur l’Ile de la Réunion et en Métropole, Sébastien nous propose une musique qui allie ses traditions, le Maloya, et la technologie apprise ici.
 
Peux-tu nous définir ta vision de ton très personnel Electro Maloya que tu as pour ainsi dire inventé ?
La musique que je fais est inspirée de mon vécu personnel, j’ai voulu créer une musique qui me ressemble. J’ai vécu la moitié de ma vie sur l’Ile de la Réunion. Mon grand-père était prêtre Tamoul, il jouait du tambour. L’autre moitié de ma vie, je l’ai vécue en Métropole, dans différentes villes, et je suis devenu informaticien. Mon but fut de rassembler ces deux savoirs : l’électronique et le traditionnel.
Tu es multi-instrumentiste et a étudié le jazz, comment en es-tu venu à dévier de ce chemin ?
J’ai commencé par la guitare. J’ai fait le Conservatoire en Musique Classique, où j’ai appris l’arrangement, le Jazz, le saxophone, le piano. Aujourd’hui la théorie apprise me sert à pouvoir faire une musique sans barrière. Les rythmes inspirent beaucoup ma musique: je les trouvais dans les cérémonies là-bas, et je les ai retrouvés dans les clubs ici. Le Maloya est une musique de l’Océan Indien, très répétitive, avec un côté transe. Ici j’ai rencontré la même chose dans les clubs. C’est différent dans le jazz, où il y a beaucoup de variations rythmiques et harmoniques. Dans la musique que je fais les variations sont subtiles, très fines, il faut une minutie dans la façon de travailler.
Comment va se passer le concert que tu proposeras au public de Constellations ?
Je vais présenter ma musique et également des morceaux que j’aurais remixés et réédités. Cette musique provient de voyages dans l’Océan Indien : la Réunion, l’Ile Maurice, Madagascar, les Comores, toutes ces iles où j’ai fait un travail de recherche de rythmes, que j’ai remis sur mes machines pour les faire découvrir au public métropolitain.
Est-il difficile de rallier à soi le public quand on fait de la musique électronique expérimentale ?
C’est une musique qui vient de loin, de plus de dix milles kilomètres. De plus les rythmiques qui sont jouées ne sont pas toujours toutes accessibles, bien que je les simplifie. La plupart de mes rythmes sont ternaires alors que souvent dans les clubs et festivals, c’est du binaire. Dans le même temps, le public est content de découvrir une musique venue d’ailleurs, mais qui peut rappeler des lieux qu’ils connaissent. J’essaie de faire danser avec les rythmes de l’Océan Indien, mon but est de faire danser les gens, mais avec cette envie de faire découvrir mes racines, cette culture qui vient d’ailleurs, ces rythmes différents.
Tu travailles sur de nouveaux morceaux ?
J’ai fini mon prochain album qui s’appelle « Corail » et va sortir le 28 septembre. C’est un album très aquatique où je fais le parallèle entre mes deux mondes : celui d’ici et celui de là-bas. J’utilise beaucoup de sons enregistrés dans la nature, là-bas et ici, des sons d’éléments, d’eau, de terre. Mais les machines sont ultra-présentes.
 
Loya sera présent le 15 septembre à 23:00 à la Tour Royale pour son concert d’électro Maloya.
 
 
Retrouvez Loya sur Facebook et sur SoundCloud
Ci-dessous retrouvez un extrait de son dernier single: