Luc Benito – Un atelier cinéphonique ouvert à tous.

16.11 – 20h30 – Espace des Arts, Le Pradet.

 

Depuis l’année dernière, Luc et Laurence ont décidé d’apporter une nouveauté marquante dans leur FiMé. Ils se sont ouverts aux musiciens amateurs, qui doivent pendant une journée travailler et créer sur le ou les films choisis, et restituer leur travail leur soir. Un exercice périlleux, de haute voltige musicale.

 

Comment sont nés cet atelier cinéphonique ?

L’atelier cinéphonique a été créé l’an dernier, en 2018. Nous souhaitions proposer une forme différente, même si ce sont toujours des ciné-concerts. Habituellement, les musiciens choisis ont le temps de travailler pendant plusieurs mois sur un film. Là, nous avons introduit une contrainte particulière : les musiciens vont travailler pendant une journée, avant de présenter leur création le soir. Ils ont pu voir le film avant, mais ils devront travailler musicalement entre 9h et 18h. Il s’agit d’un exercice difficile, on leur a donc donné uniquement des séquences, et non un film en entier. L’an dernier, le film était divisé en quatre séquences. Nous avons formé trois groupes de trois musiciens qui ont travaillé sur chacune des trois premières, puis ils ont joué tous ensemble sur la dernière. Nous avons lancé un appel à projet. Le but est de donner une opportunité à des musiciens locaux, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Nous avons l’habitude de nous diversifier : par les lieux, par les villes. Là, nous avons essayé de nous remettre en question sur les formules. En musique, on a tendance à dire que le premier jet, les premières intentions, sont toujours intéressants. Les artistes sont sans filet, ils doivent travailler, puis répéter ce qu’ils ont travaillé, et dans la folie de la journée, ils jouent le soir. Nous avions deux flûtes, des guitares, des percussions. Ça s’est très bien passé, l’ambiance était très bonne.

Cette année tu as décidé de faire appel à des DJs, dans quel but ?

C’était pour renouveler la formule. C’est un exercice complètement différent. Déjà on a très peu programmé de DJs en tant que tels au FiMé, plutôt des musiciens électroniques. Là, ils mixent de la musique existante. Je voudrais qu’à chaque prestation les DJs aient des styles différents, afin de montrer que, quel que soit le genre musical qu’on utilise, c’est la façon de placer les morceaux, de les sélectionner par rapport à l’image, qui fait que l’ensemble est intéressant et réussi. Je vais leur montrer le film avant, donc ils auront une idée de l’orientation à prendre. Mais ils ne travailleront pas la musique en amont. Ils viendront avec leur banque de fichiers, pour travailler sur place. Ils ont un mix de vingt-quatre minutes, c’est peu et beaucoup à la fois. C’est peut-être un peu plus facile que l’année dernière car ils sont seuls, et non à trois. Mais ils ont l’obligation de faire vivre leur film, de créer des rebondissements, car ce sont des films complets, alors que l’année dernière, dans une même séquence, ils pouvaient garder une même dynamique. La cohérence globale doit être plus forte cette fois-ci. Cela se passera à l’Espace des Arts au Pradet, et c’est en entrée libre. Le spectacle est ouvert, dans tous les sens du terme, aux artistes, et au public qui veut découvrir quelque chose de nouveau.

Comment as-tu choisi les courts-métrages ?

J’ai choisi quatre courts-métrages burlesques, qui mettent en scène Charley Chase, et qui sont réalisés par Léo McCarey. Ils sont peu connus mais d’une incroyable modernité dans la mise en scène. On est moins dans le burlesque de cascade, de peau de banane, que dans de la comédie pure. Un peu plus tard ce réalisateur s’est illustré en travaillant avec les Marx Brothers ou Cary Grant, dans L’incroyable Monsieur Bébé par exemple. Ces courts ont été réalisés à la fin du muet. C’est une vraie découverte. On les a montrés il y a quelques années et les gens étaient enchantés de la drôlerie du spectacle. Et c’est drôle pour tous les âges, ça, ça nous plait beaucoup.

L’ATELIER CINEPHONIQUE

Dj’s participants : 

Deniamoro

La Grosse Tambouille

JC3000

Didier Six

                                                                                    

PROGRAMME DE COURTS MÉTRAGES : CHARLEY CHASE FOLLIES DE LEO MC CAREY

Films muets – Noir & Blanc – États-Unis – 1925 – 95 min.

Charley Chase, de son vrai nom Charles Parrott, fait partie de ces comiques américains qui ont connu un immense succès pendant la période du muet mais sont tombés dans l’oubli à l’avènement du parlant. N’ayant pas la renommée d’un Chaplin ou d’un Keaton, il nous lègue pourtant des pépites comiques qui n’ont rien à envier à ses comparses. Outre la finesse et l’élégance du jeu d’acteur de Charley Chase, on doit également la réussite de ces films au réalisateur Leo McCarey qui pose ici les jalons de la comédie vaudevillesque des années 30 qu’il développera notamment avec Cary Grant. Filmographie : À visage découvert (Mighty like a moose) – 22 min – 1926 ; Une vie de chien (Dog shy) – 23 min – 1926 ; Charley rate son mariage (His wooden marriage) – 24 min – 1925 ; Une soirée de folie (What price goofy) – 24 min – 1925.