Luc Coadou – Joyeux anniversaire !

C’est une saison particulière et émouvante pour Luc, le directeur artistique de l’ensemble vocal auquel nous consacrons ce hors-série depuis plusieurs années. En effet, Les Voix Animées ont quinze ans ! Et pour couronner cet événement, l’ensemble donnera aussi son 500e concert en novembre.

Les Voix Animées célèbrent leurs quinze ans cette année et vont donner leur 500e concert. Joyeux anniversaire, Luc ! Qu’est-ce que cela te fait ?
Tout d’abord, merci ! Pour souffler les bougies, on attendra le mois de novembre afin de faire coïncider les quinze ans et le 500e concert. Quand on commence une activité, on n’imagine pas durer quinze ans, mais petit à petit, c’est au long cours que l’on raisonne. Nous avons de l’énergie et nous maîtrisons de mieux en mieux le paysage artistique et musical. Nous avons aussi acquis une certaine place, nous sommes attendus par un territoire sur lequel nous vivons et créons, et par notre public qui est de plus en plus attentif à ce que nous faisons.

Comment expliques-tu le succès et la longévité des Voix Animées ?
Quand l’ensemble a été créé, il y a quinze ans, en 2009, il n’y avait pas vraiment d’équivalent à Toulon, dans le Var, dans la région, et même plus loin. Nous avons créé un ensemble a cappella, mais surtout un label, une identité. Et effectivement, nous restons encore assez singuliers sur la scène nationale. Naturellement, au départ, le répertoire de la Renaissance que l’on a choisi de défendre peut paraître surprenant à Toulon. Ce n’est ni Florence ni Venise, nous ne sommes pas riches en palais Renaissance. Mais à y regarder de plus près, la Provence est un territoire riche d’événements à cette période. Avec René d’Anjou par exemple, ou Charles Quint qui essaie de prendre Toulon… Des personnages illustres également se trouvaient dans la région. Parmi les plus connus, on peut citer Nostradamus ou Pétrarque, des personnalités inspirantes. Au-delà de cela, le Var est riche de monuments religieux remarquables, l’Abbaye du Thoronet, la basilique de Saint Maximin, les collégiales d’Hyères et de Six-Fours… Outre ce répertoire de patrimoine, notre originalité est que nous abordons des formes différentes, ce qui est important à une époque où grâce au web, nous pouvons accéder à une ouverture immédiate et internationale. Nous avons les outils pour mener à bien ces projets à Toulon : les collectivités nous soutiennent, ville, métropole, département, ou région ; et il existe des lieux où nous pouvons particulièrement travailler notre créativité audiovisuelle comme c’est le cas à l’Université de Toulon.
Quinze ans d’activité, c’est donc le mélange savant d’énormément de travail quotidien et… d’encore plus de travail. Cela se décline ainsi : le travail permanent au bureau, la rencontre des publics, l’activité de relation avec un territoire en perpétuel mouvement, avec nos collègues de la culture ou les services des institutions… Et bien sûr, nous sculptons la matière première elle-même, la musique. Tout cela est fait pour le public, qui sait que nous nous investissons beaucoup et qui le reconnaît en venant écouter nos concerts. Avant tout, cet anniversaire, c’est une histoire que l’on écrit et que l’on raconte depuis quinze ans au public.

Un souvenir particulièrement marquant pour toi ?
Je dirais le concert des dix ans à la Tour Royale, sous les étoiles, avec une Tour Royale remplie et, d’une certaine façon, uniquement par des amis, car ceux qui ne l’étaient pas en arrivant, l’étaient en repartant (rires).
Fabrice Lo Piccolo