Luc Patentreger – Quand l’art s’engage.
>>Femmes ! Eclats d’Elles, du 29 octobre au 23 novembre à La Seyne, Six-Fours et Toulon
Du 29 octobre au 23 novembre, le vingt-troisième festival « Femmes ! » s’engage à valoriser les voix et les talents féminins à travers le cinéma et les arts. Sous la thématique « Éclats d’elles », cet événement, né d’une volonté de partage, met en lumière des œuvres qui inspirent et interrogent. Découvrez comment ce festival, présidé par Luc Patentreger, devient un véritable espace de débat et d’émancipation.
Comment est né le festival ?
L’idée du festival a germé en 1995, lorsque j’étais adjoint à la culture à La Seyne. Je souhaitais créer un événement valorisant l’audiovisuel, alors que la ville cherchait à redéfinir son identité. En 2001, j’ai rencontré Loutcha Dassa, qui avait déjà organisé des rencontres cinématographiques sur les droits des femmes. Ensemble, nous avons proposé un festival au maire de l’époque, le docteur Arthur Paecht, qui a soutenu le projet. Loutcha a guidé et présidé le festival avec passion et détermination pendant dix-neuf ans, apportant sa vision, son dynamisme et laissant une empreinte indélébile. Son engagement a inspiré de nombreuses générations. C’est un héritage précieux, et le festival ne pouvait pas s’arrêter. J’ai donc décidé de continuer son œuvre.
Pourquoi le » ! » dans le titre est-il si important ?
Le » ! » représente une revendication essentielle, affirmant la place des femmes dans la société. Bien que leur rôle soit reconnu, des inégalités persistent. Ce point d’exclamation symbolise notre lutte pour l’égalité et les droits des femmes.
Quelle thématique est mise en avant cette année ?
Cette année, la thématique est « Éclats d’elles », un titre poétique qui met en lumière la création féminine. Nous avons choisi de faire un coup de projecteur sur les femmes artistes, car l’art est un vecteur d’émancipation. Ce choix s’inscrit dans notre engagement pour l’égalité des droits et contre les violences faites aux femmes. En mettant en avant ces créatrices, nous souhaitons leur rendre hommage et souligner l’importance de l’art comme outil d’émancipation.
Parle-nous du festival et de son évolution.
Depuis ma prise de fonction en 2020, j’ai souhaité professionnaliser l’organisation tout en préservant son esprit convivial. Nous avons lancé un site internet et constitué un comité artistique pour sélectionner les films. Chaque année, nous accueillons une invitée d’honneur et pour cette édition, c’est Emmanuelle Béart. Pour la première fois, nous avons également introduit un prix du jury, avec des professionnels évaluant sept avant-premières.
Quels événements sont prévus en dehors des projections ?
Le festival propose plusieurs événements, incluant des expositions et des conférences. Parmi eux, une sélection de photos par Émilie Delamorinière et Pascal Scatena, mettant en lumière dix femmes d’horizons artistiques variés. Une autre présentation, intitulée « Tokyo Vibes », aura lieu dans la galerie de l’artiste Aliénor de Cellès, en partenariat avec Del San, créatrice textile. Laëtitia Marty et Jung, un couple de scénaristes, partageront également leurs travaux sur l’adoption et le déracinement. Deux conférences sont aussi programmées: l’une avec Emmanuelle Béart le 29 octobre et l’autre avec Laëtitia Marty et Jung le 6 novembre. Ces rencontres favoriseront des échanges autour des thèmes des films et des arts.
Quel message souhaites-tu transmettre à travers ce festival et que souhaiterais-tu dire au public ?
Le message est clair : libérez-vous. Chaque individu, et en particulier les femmes, doit exprimer son potentiel artistique et s’affranchir des contraintes. Ce message s’adresse aussi aux hommes, qui doivent se libérer des chaînes du patriarcat pour établir des relations respectueuses. Ensemble, nous pouvons construire une société plus équilibrée. Je dirais : faites-nous confiance et laissez-vous émerveiller. Venez découvrir et participer à cette belle aventure collective : chaque voix compte.
Julie Louis Delage