Lulu Koren – Le Off, un espace convivial et participatif.
>>Dossier spécial: Festival Regards sur Rue #5 à la Seyne
Le collectif La Rade Marée propose sa propre programmation d’un festival Off pendant le festival. Une installation complète avec bar, food trucks et lieux de représentations divers va surgir de terre le long de la mer ! Lulu Koren, artiste et directrice artistique, nous en dit davantage.
Six compagnies, regroupées en un collectif sous le nom « La Rade Marée » organisent un Off lors du festival Regards sur rue, d’où vient cette idée ?
La création de ce Off est un souhait de Cyrille Elslander, qui s’occupe de la programmation du festival. Il trouvait que « Regards sur rue » manquait de lieux de rencontres, et souhaitait apporter dans le Var un peu de la culture des très gros festivals de rue comme Aurilac ou Chalon. Nous travaillons ensemble depuis longtemps, et comme je suis la directrice artistique de la Cie « Attention fragile », basée dans le Var, il s’est adressé à moi. J’ai alors concocté pour ce Off une programmation avec des compagnies que je connais, et qui étaient partantes pour relever ce défi. Elles viennent de Marseille, de Toulouse, de Limoge ou du Var, elles se produiront en spectacle, bien entendu, mais nous créerons également un espace convivialité avec un bar, des food trucks et des concerts le soir.
Les spectacles du Off seront-ils différents de ceux du reste du festival ?
Je crois que chaque spectacle est différent ! Que ce soit dans le « In » ou le « Off » la programmation est incroyablement riche et variée. Ce sont les spectateurs qui nous diront si c’est différent. Tout le monde apporte des couleurs particulières et la vraie différence est plutôt dans la dynamique collective de ce Off que dans les productions. Il y aura des clowns, du théâtre de rue, du cirque, ou de la musique, mais rien que le Pôle ne programme pas. Par contre, nous introduisons la notion de chapeau, en interpellant le public : « c’est la rue, le festival est gratuit, que pouvez-vous donner en contrepartie ? »
Parlez-nous de la Cie Attention fragile et de votre spectacle « Lulu’s Paradise » ?
« Attention fragile » est une compagnie qui a été fondée il y a plus de vingt-cinq ans en Ariège par Gilles Cailleau, mais qui se situe depuis quinze ans dans le Var. C’est une cie de théâtre et de cirque qui joue partout en France, mais qui mène un vaste travail pédagogique et artistique dans le Var. Nous avons des projets dans les collèges, les écoles, et avons également créé le « Festival fragile », qui se déroule au mois d’octobre à Toulon, dans le Jardin du Las. Quant à « Lulu’s Paradise », c’est l’histoire d’une femme qui a grandi dans la guerre et qui raconte ses aventures, ses amours, ses cicatrices, à travers le cirque et des manipulations d’objets, dans une petite yourte de quatre-vingt places, sur une scène minuscule, dans l’intimité et la proximité. C’est mon histoire, et je pose des questions sur l’immigration, sur l’appartenance et la recherche d’une maison qui n’existe peut-être nul part.
D’autres précisions ou infos pratiques sur ce Off ?
Nous construisons un espace à côté du parc de la Navale. Il y aura une entrée spécifique, un chapiteau, une yourte, une arène, des gradins, un bar, des food trucks, ce sera vraiment le village du « Off ». Pour « Lulu’s Paradise », comme le nombre de places est limité, il faudra réserver et, pour chaque spectacle, il y aura un passage de chapeau qui servira à payer les frais des représentations. Cela se fait dans la rue depuis toujours et, même si c’est la volonté des artistes de prendre ce risque, nous avons besoin du public. Le monde de la culture est malmené depuis la crise du COVID, la guerre en Ukraine, mais aussi les J.O. Beaucoup de festivals ont été annulés et il y a une baisse de travail importante pour les intermittents du spectacle, donc nous devons combattre avec toute notre énergie ! Weena Truscelli