Majid Cheikh – Embellir la ville grâce au street art
Majid, à travers son association Graphikart a été le créateur de cette initiative devenue aujourd’hui totalement municipale. En tant que designer urbain à la mairie, il en assure toujours la coordination et la direction artistique et nous détaille la programmation de cette édition.
C’est la quatrième édition du festival, quel est l’accueil du public ?
Il est très positif. On s’est habitué à voir ces œuvres transformer les murs en friche et donner un attrait touristique supplémentaire à la ville. On a réussi à ramener la culture du street art au cœur de La Seyne. Aujourd’hui, la municipalité est très ouverte à la création artistique, ce qui nous permet d’obtenir des façades d’immeubles pour nos projets. La fréquentation a considérablement augmenté au fil des éditions. Beaucoup de gens viennent prendre des photos, et je peux constater un véritable succès au centre-ville, où je réside. L’accueil est très bon et, comme pour Astérix, « de sept à soixante-dix-sept ans ». Ce qui est vraiment positif, c’est que ces œuvres perdurent, avec une durée de vie minimale de dix ans, et qu’elles participent à l’investissement de la ville dans le design urbain, offrant un renouvellement constant et entrant dans le patrimoine local. Nous avons aussi cette chance que certains artistes, comme Hopare qui devrait revenir cette année, acquièrent une renommée internationale, ce qui apporte un rayonnement global au festival. Les réseaux de passionnés de street art sur internet contribuent également à cette visibilité : notre Marianne a récolté 20 000 j’aime dans un groupe dédié à l’art urbain par exemple. Notre objectif est de créer une dynamique sociale, en impliquant notamment les élèves à travers des parcours de découverte. Notre rayonnement s’étend désormais dans tout le Var. Nous voulons devenir la capitale du street art dans la région, et La Seyne s’y prête bien avec ses nombreux murs industriels. À l’instar de Brooklyn, qui est devenue une galerie à ciel ouvert très cotée, La Seyne offre un terrain de jeu propice à ce mouvement.
Qui sont les artistes invités cette année ?
Cette année, nous avons un line-up exceptionnel, on pourrait se nommer le « Maxifest » (rires). Notre réseau s’est beaucoup développé. Comme je disais, Hopare, qui a exposé au Louvre, et a vendu une œuvre à Kylian Mbappé, devrait revenir. Nous aurons également Brusk, une autre tête d’affiche du street art, ainsi que Ciclope, un couple d’artistes d’Amérique latine, ou Kobra. Au total, une vingtaine d’artistes seront présents. En plus des œuvres sur les murs, nous aurons aussi des créations au sol, grâce à la compagnie O, qui organise le festival de Street Painting de Toulon.
De nombreuses animations seront proposées au-delà de la réalisation des œuvres sur les murs…
Nous souhaitons enrichir l’expérience des visiteurs. Par exemple, il y aura des stands de recyclage pour les bombes de peinture utilisées, afin de promouvoir une démarche éco-responsable. Un stand de réalité virtuelle permettra aux gens de s’essayer au graffiti via un simulateur. Deux expositions seront également organisées : l’une à la Galerie Hoche avec Baptiste Borel, et l’autre avec Lola Diligent et Joyce Pennelle au Pressing. Nous diffuserons aussi un documentaire sur la genèse du street art, ce qui donnera un contexte historique et culturel aux œuvres présentées. De plus, nous aurons un Art Market, une sorte de vide-grenier artistique. D’ailleurs, vous pouvez entrer en contact avec la mairie si vous souhaitez un stand. Nous organiserons aussi un concours photo, ouvert à tous. Pour plus de détails vous pouvez consulter le site de la ville dans la rubrique « balades urbaines ».
Fabrice Lo Piccolo