
Maria Claverie-Ricard – A la rencontre du public cet été.
Tournée de l’été des Théâtres en Dracénie du 24 juin au 6 juillet dans toute la Dracénie
Du 24 juin au 6 juillet, les Théâtres en Dracénie s’installent en plein air dans les villages de Dracénie. Maria Claverie-Ricard, directrice et programmatrice, présente cette tournée, pensée afin de démocratiser la culture, attirer tous les publics, et prolonger la saison jusqu’au cœur de l’été. Une expérience festive, poétique et accessible à tous.
Vous avez créé cette tournée de l’été conformément à votre mission de développer la culture sur le territoire dracénois ?
Nous nous appelons Théâtres en Dracénie, c’est donc une partie de notre mission de rayonner sur le territoire. Mais cette tournée en réalité est née après le confinement, afin de retrouver le public. On s’est rendu compte d’un réel enthousiasme en fin de saison et en début d’été.
Cela nous a permis de toucher des citoyens qui ne vont pas forcément au théâtre habituellement, de les sensibiliser à notre action. C’est le cas aussi de touristes étrangers, d’anglophones ayant une maison secondaire. Chaque année, le public retrouve ce rendez-vous avec plaisir. Proposer des actions de qualité professionnelles en fin de saison prend donc tout son sens. Tout est gratuit, sans réservation. Cette gratuité démocratise l’accès à la culture, afin que toutes et tous puissent en profiter.
Quel est le retour du public ?
Il est particulièrement positif. C’est pour cela que malgré des baisses de subvention, on a choisi de reconduire cette tournée. On touche huit communes. Certains vont voir le même spectacle dans plusieurs villages, ou vont en voir d’autres. C’est un public familial, multigénérationnel. C’est essentiel de dire que ce programme existe, que la culture appartient à toutes et tous, pas seulement à quelques-uns.
Comment programmez-vous les spectacles ?
Comme on est en été, on a privilégié des sites extérieurs. Les spectacles sont donc créés et adaptés à l’extérieur. Les arts du cirque, la danse, se déploient particulièrement bien en plein air. On aurait pu inviter de la musique, mais de nombreux concerts sont déjà organisés par les communes, ce n’était pas notre priorité.
Quels sont les spectacles que le public va découvrir ?
« Raw », de la chorégraphe Sandrine Lescourant, présente de la danse urbaine avec quatre interprètes féminines. C’est poétique, émouvant, parfois performatif. Le spectacle raconte leur expérience en tant que femmes. J’ai vu des gens pleurer, tant le propos est chargé d’humanité. Sandrine est d’ailleurs artiste compagnon de la saison et nous la retrouverons lors du festival L’ ImpruDanse.
« Jogging », seul en scène, s’amuse de la société en laissant le comédien interpréter différents personnages, tous habillés différemment, avec ce jogging en élément central. C’est drôle, explosif, festif. Au fur et à mesure des tableaux, certains vont faire réfléchir, d’autres vont émouvoir. Le jeu consiste à se glisser dans la peau de divers citoyens, ce sont des portraits vivants de notre société. Le comédien est accompagné d’un musicien électronique en direct, ce qui souligne le jeu avec originalité.
« Petit Frère », lui, est un spectacle de cirque avec cinq interprètes, deux viennent de Guinée et étaient déjà venus avec la compagnie Circus Baobab en décembre dernier. D’autres sont issus du Cirque du Soleil. Ils questionnent le rapport à l’autre, la société, en utilisant différents agrès et une structure métallique.
Fabrice Lo Piccolo