Maria Claverie-Ricard – Eh bien dansez maintenant.

>> Festival L’imprudanse aux Théâtres en Dracénie à Draguignan du 15 mars au 5 avril

Du 15 mars au 5 avril, Draguignan devient le centre névralgique de la danse avec le festival L’impruDanse. Un programme riche, une affluence en hausse et une programmation éclectique. Rencontre avec Maria Claverie-Ricard, directrice et programmatrice des Théâtres en Dracénie qui portent l’événement.

Le festival L’impruDanse s’étend désormais sur trois semaines avec un beau succès l’année dernière, attirant 9000 spectateurs. Quel bilan tirez-vous de cette édition ?

Le bilan est extrêmement positif ! Nous avons comptabilisé 6500 spectateurs sur les spectacles tout public, et environ 2500 sur les représentations scolaires, ateliers et projections. Ce succès dépasse les frontières de Draguignan : 15 % du public vient d’autres départements. Nous avons remarqué un attachement du public à notre programmation, qu’il s’agisse de chorégraphes établis ou émergents.

La journée d’ouverture du 15 mars promet d’être immersive, avec des animations en ville. Que peut-on attendre ?

C’est devenu une tradition ! Nous démarrons la matinée avec une grande déambulation pour embarquer le public dans une expérience participative. Cette année, nous inaugurons également « Mouvements », une magnifique exposition de Shirley Dorino, artiste en résidence au théâtre qui a photographié les éditions précédentes. Quatre ateliers de danse gratuits seront proposés dans divers lieux : au Théâtre, au Musée des Arts et Traditions Populaires et au Musée des Beaux-Arts, explorant la danse néo-classique, contemporaine et le hip-hop. À 17h30, une flashmob géante sera orchestrée par la compagnie Ayaghma de Nacim Battou sur le bd Clemenceau, avant d’enchaîner sur le spectacle d’ouverture « Deep River » d’Alonzo King. Et tous les samedis du festival, à l’issue des spectacles, nous proposerons un dancefloor avec DJ !

Cette année, vous donnez une place importante aux chorégraphes féminines et à des formes variées et innovantes. Quels sont les temps forts du festival ?

L’ouverture se fera donc avec Alonzo King, immense chorégraphe américain influencé notamment par Balanchine, qui mêle ballet néo-classique et musiques gospel et blues. Mon spectacle coup de cœur est « Du bout des doigts » de Gabriella Iacono et Grégory Grosjean, qui raconte l’histoire de l’humanité à travers des mains filmées en gros plan. C’est à la fois émouvant et drôle, et ce spectacle rencontre un succès fou ! Le premier samedi sera un hommage à la danse féminine : Balkis Moutashar proposera une déambulation entre les œuvres du Musée des Beaux-Arts, Johanne Leighton présentera une création pour dix danseurs inspirée par la nature et Leïla Ka, étoile montante de la chorégraphie, explorera la condition féminine accompagnée de cinq danseuses qui se revêtiront tour à tour d’une quarantaine de robes symbolisant différentes situations vécues par les femmes. Nous accueillerons également deux créations écrites pour les jeunes danseurs de Coline, signées Arno Schuitemaker et Quan Bui Ngoc. Le samedi suivant sera dédié aux danses urbaines avec « Faraëkoto » de Séverine Bidaud, qui mêle cirque et danse. Mourad Merzouki nous rejoindra avec « Phénix », un spectacle hybride entre électro et musique baroque. Et nous clôturerons la journée avec Mehdi Kerkouche, nouveau directeur du Centre Chorégraphique de Créteil et son spectacle « Portrait », un hommage intergénérationnel à la famille. J’aime aussi inviter des compagnies de cirque, le cirque étant de plus en plus chorégraphié. Cette année, nous accueillons « Radio Maniok », un spectacle aérien d’une compagnie réunionnaise mêlant trapèze et danse. Nous avons aussi « Thisispain », un hommage décalé et exubérant à l’Espagne du chorégraphe Hillel Kogan. Autre moment phare la clôture avec « Rave Lucid » de la Cie Mazelfreten, repérée notamment lors de la cérémonie d’ouverture des JO, une pièce pour huit interprètes mêlant différents styles de danses urbaines et break. C’est extrêmement physique et rythmé ; le public les ovationne à la sortie !

En quoi consiste le projet IncluDanse…?

IncluDanse avec le projet « Pourquoi pas ? » est un temps fort que nous menons depuis un an et demi avec la compagnie d’Émilie Lalande et le Font Clovisse. Il regroupe des ateliers de danse inclusive pour des participants en situation de handicap et des valides, et nous aurons une restitution publique le 19 mars, en présence également des élèves de la section handi danse du conservatoire d’agglomération. Nous organisons aussi plusieurs ateliers accessibles à tous, en lien avec la programmation et proposés par des artistes des compagnies invitées autour de « Radio Maniok », « Faraëkoto », « The Gathering »… Nous organiserons aussi, tous les samedis, des bords de scène animés par la journaliste Marie Godfrin-Guidicelli, spécialiste de la danse. C’est une belle occasion d’échanger avec les artistes et d’approfondir leur démarche chorégraphique.

Fabrice Lo Piccolo

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