Spectacle vivant
Maria Claverie-Ricard – Une saison fédératrice entre mémoire et projection.
Saison culturelle 25/26 de Théâtres en Dracénie
Pour ses trente ans, la structure intercommunale de Théâtres en Dracénie lance une saison 2025-2026 foisonnante et ouverte à tous les publics. Sa directrice, Maria Claverie-Ricard, revient sur cette aventure collective et dévoile quelques temps forts.
Trente ans de Théâtres en Dracénie : comment voyez-vous votre mission et son évolution ?
Cette saison marque deux anniversaires : les trente ans de la structure et, en 2026, la dixième édition du festival L’impruDanse. Nous avons envie de nous souvenir mais aussi de nous projeter. La structure a beaucoup évolué et s’est affirmée sur l’arrière-pays varois comme un établissement culturel rayonnant, particulièrement identifié autour de la danse contemporaine. Ce qui réjouit toute l’équipe, c’est qu’après Covid, nous atteignons aujourd’hui des chiffres de réservation jamais connus : près de 90 % de fréquentation ! Nous constatons aussi un vrai renouvellement du public. Nous avions travaillé en direction des familles et des jeunes spectateurs – carte famille, babysitting, tarifs adaptés – et cela paie. Aujourd’hui, on observe une parité entre soixantenaires et trentenaires, un brassage passionnant.
Une nouvelle saison démarre. Comment l’avez-vous imaginée ?
Je ne change pas de cap : toucher un maximum de personnes, dans une logique de démocratie culturelle. Notre programmation est volontairement éclectique, entre grands moments populaires et propositions plus intimes. Il y a des noms connus de la scène, mais aussi des découvertes où le public doit nous faire confiance. Je ne veux laisser personne au bord de la route. Nous ouvrons par exemple aux stand-ups : au moins deux one-man-shows par an. Beaucoup suivent ces humoristes sur les réseaux sociaux et, en venant les voir ici, ils découvrent aussi le reste de notre programmation. C’est aussi un lieu de création : nous donnons la chance aux artistes de faire leurs armes, avec une saison émaillée d’événements – ouverture, quinzaine du cirque, mois de la Farce et de la Dérision, festival Playbach, ImpruDanse…
Quels temps forts jalonneront cette saison 2025-2026 ?
L’ouverture aura lieu les 3 et 4 octobre avec le Groupe acrobatique de Tanger, treize circassiens dirigés par Raphaëlle Boitel, circassienne de génie. Leur spectacle “Ka-in” est virtuose et délicat, ancré dans l’histoire du Maroc. Le samedi, les portes du théâtre s’ouvriront pour des animations autour de ce pays extraordinaire.
Autres moments exceptionnels : « Come as you are » le 21 novembre (Béatrice Dalle, Bastien Burger, Youv Dee) un concert entrecoupé d’extraits inédits du journal intime de Kurt Cobain ; les Québécois de Machine de cirque avec » Kintsugi » juste avant Noël ; Philippe Torreton dans « Le Mariage de Figaro » en janvier, moi soù nous avons regroupé une programmation autour de la farce et de la dérision ; « C’est si simple l’amour » de et avec Charles Berling en mai…
Et pour les dix ans du Festival L’ImpruDanse ?
Nous ouvrirons avec Nacim Battou, artiste associé. Fidèle à l’alternance entre compagnies internationales et découvertes, nous accueillerons l’immense chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui, les Sud-Africains de Via Katlehong, mais aussi les danseurs de Chaillot emmenés par Rachid Ouramdane et une soirée consacrée au flamenco avec la très talentueuse Ana Pérez. En clôture, le 4 avril, nous fêterons les dix ans avec de nombreuses surprises. Antoine Le Ménestrel, créateur de la danse verticale et poète, concevra une déambulation chorégraphique de bâtiment en bâtiment, écrite spécialement pour le festival et Draguignan. Le programme complet sera dévoilé le 10 février.
Fabrice Lo Piccolo
