Marie-Claire Iglesias Hispanorama : Un festival entre passion et engagement.

Hispanorama à la Croisée des Arts à St-Maximin du 29 mars au 4 avril 2025

Pour sa treizième édition, le festival Hispanorama revient à Saint-Maximin avec une programmation riche et inédite. Derrière cet événement qui célèbre le cinéma hispanophone, une équipe de passionnés dont Marie-Claire Iglesias, enseignante et programmatrice du festival. Rencontre avec une femme engagée pour la diffusion du cinéma hispanique..

Pouvez-vous nous rappeler l’origine du festival ?

Hispanorama est né d’un amour pour la culture hispanique et d’un constat : à Saint-Maximin, il y avait un public curieux, avide de découvrir un cinéma différent. Il y a vingt ans, en tant qu’enseignante d’espagnol au lycée Maurice Janetti, avec quelques collègues, nous avons commencé à organiser des projections pour nos élèves. De fil en aiguille, l’idée d’un festival s’est imposée. Depuis, il n’a cessé de grandir.

Qu’est-ce qui fait l’ADN d’Hispanorama ?

C’est un festival où les élèves ont une place centrale. Ceux qui suivent la spécialité Espagnol participent activement en réalisant l’affiche et une bande-annonce, et en intervenant avant chaque projection pour présenter le film en binôme, en bilingue. Cette interaction avec le public, cette proximité, c’est ce qui distingue Hispanorama.
Nous nous rendons chaque année à des festivals de référence comme celui de Biarritz, dédié au cinéma latino-américain. C’est une source d’inspiration majeure. Pour cette édition, nous proposons sept films encore inédits en France, en provenance du Pérou, du Chili, de l’Uruguay, du Panama, de l’Argentine, du Venezuela et de la Bolivie. Nous avons aussi une sélection espagnole qui représente la moitié de notre programmation.
Nous ouvrons le festival avec « Raís », un film péruvien poignant sur un jeune berger dont les lamas meurent à cause de la pollution industrielle. C’est une œuvre forte, qui touche par son regard sur l’environnement.
Nous accueillerons également Laura González, réalisatrice du film « Milonga », qui raconte l’histoire d’une femme confrontée aux fantômes de son passé à travers la danse. C’est un film subtil, d’une grande sensibilité. Enfin, nous proposons « La Estrella Azul », un road movie argentin qui suit un musicien en quête de renouveau. C’est une programmation qui mêle engagement, émotions et découvertes.

Le festival ne se limite pas aux projections…
Exactement. L’ouverture se fait par un concert de Raphaël Lemonnier et La Trova Project le 28 mars, aux sonorités caribéennes. Une exposition sur Mafalda et Quino mettra en avant l’engagement écologique du célèbre personnage. Nous avons aussi des ateliers pour les plus jeunes et des rencontres avec les réalisateurs. Outre les projections tout public, nous organisons des séances scolaires sur deux semaines, accueillant plus de mille-deux-cents élèves. Nous voulons toucher un large public, et même ceux qui ne sont pas familiers avec le cinéma hispanique trouvent ici une occasion unique de découvrir des œuvres marquantes.

Un dernier mot pour donner envie au public de venir ?

Nous sommes une vingtaine de bénévoles passionnés et investis. Chacun a son rôle : programmation, logistique, communication… Sans eux, rien ne serait possible. Ce qui nous anime, c’est la transmission : offrir des films inédits, éveiller la curiosité, provoquer des discussions. Notre slogan est Abre los ojos – ouvre les yeux. C’est ce que nous proposons : une ouverture sur un autre cinéma, d’autres cultures, d’autres réalités. Nous offrons des films qui font réfléchir, mais aussi rêver. Et puis, entre deux projections, on vous invite à partager un verre de sangria dans une ambiance conviviale. Alors, venez découvrir Hispanorama !

Grégory Rapuc