Marie-Flore – Pop urbaine et poétique.

>> Le 9 mars au théâtre Jules Verne à Bandol

Marie-Flore, auteure, compositrice, interprète et multi-instrumentiste, ne ressemble à personne. Minois de chat au cœur écorché, regard bleu cristallin et timbre à nul autre pareil, elle est l’une des rares artistes françaises capables de passer d’un piano-voix éthéré à une pop teintée d’urbanité et de modernité, à chaque fois poétique.

Parlons de votre nouvel album, « Je sais pas si ça va ». Pouvez-vous nous parler des thèmes abordés dans cet album et de l’évolution que l’on peut percevoir dans votre musique ?
Dans cet album, j’explore plusieurs thèmes, notamment les histoires d’amour et l’amour en général. J’aime aborder ces sujets, même si j’ai pris un peu de distance, comme le montre le titre « Vingt ans », qui traite de l’âge. L’évolution est géniale. Sur « Braquages », la tournée avait été annulée en raison du Covid, ce qui rendait difficile la défense de l’album sur scène. Cependant, avec « Je sais pas si ça va », nous avons pu présenter le disque lors de quatre-vingts dates à travers la France, ce qui a été une expérience formidable, je suis très heureuse de pouvoir rencontrer enfin mon public.

Parlons maintenant de votre approche de la scène. Comment la vivez-vous par rapport à la création en studio ?
Ce sont deux exercices très différents. En studio, nous sommes entre nous, avec les réalisateurs et arrangeurs, dans un rapport exclusif avec l’écriture. Sur scène, c’est une toute autre dynamique. Nous revisitions les chansons et observons l’impact qu’elles peuvent avoir sur le public. L’ambiance sur scène reflète l’esprit de l’album, que j’ai pensé pour la scène. Dans cet album j’ai souhaité créer différentes ambiances. Avec mes musiciens, des ballades douces aux morceaux plus énergiques, j’essaie de retransmettre ces différentes atmosphères sur scène.

Au début de votre carrière, vous chantiez en anglais des chansons folks. Qu’est-ce qui a changé dans votre approche ?
La réception du public a changé. Que ce soit en anglais ou en français, je parlais toujours d’amour. Cependant, en français, les gens comprennent les paroles, et c’était important pour moi que le public puisse saisir le sens de mes paroles. Et en français, je me suis autorisée à aller vers un style pop, ce n’est plus très folk.

Comment s’est déroulée votre duo avec Julien Doré sur « Palmiers en hiver ». et appréciez-vous particulièrement cet exercice ?
La collaboration avec Julien Doré s’est très bien passée. Il a été l’un des premiers artistes à croire en moi. Nous avons partagé la scène, notamment en chantant « Palmiers en hiver » quand j’ai fait sa première partie. Quelques années plus tard, nous avons décidé de l’enregistrer en studio, et l’expérience a été très agréable. Pendant un certain temps, je n’ai pas exploré les duos, mais partager la scène avec des artistes tels que Biolay, ou MC Solaar avec lequel j’ai chanté « Caroline » est très enrichissant. Je ne recherche pas spécifiquement les duos, mais ces rencontres artistiques sont des moments forts.

Comment abordez-vous le processus de composition ?
Je commence toujours par l’écriture du texte, avec une idée, une tournure de phrase. Généralement, je me mets au piano, et tout se développe simultanément. J’écris le texte en même temps que la musique, la mélodie vocale, les arrangements instrumentaux, incluant cordes et batteries. La musique est avant tout une manière de mettre en avant mes textes. J’ai toujours aimé écrire, que ce soit des nouvelles ou des chansons. J’ai commencé la guitare en autodidacte pour pouvoir m’accompagner. Cependant, en français, j’ai ressenti le besoin de tout changer, et maintenant j’écris au piano.

Fabrice Lo Piccolo