Marion Mezadorian – nous partage ses pépites.

>> « Pépites » le 20 octobre à l’Espace des Arts au Pradet.

Originaire de Saint-Cannat à côté d’Aix, Marion incarne sur scène ces personnages qu’elle a croisés depuis l’enfance, de son père à sa copine parisienne. Vous pouvez aussi retrouver quelques-unes de ces pépites, drôles mais véridiques et attachantes sur sa chaîne YouTube.

Marion, qui sont ces pépites ?
Ce sont ces gens que j’ai rencontrés dans ma vie, qui m’ont touchée et fait mourir de rire. Il ne fallait pas que ces histoires restent cachées. On y retrouve mon père marseillais avec son stand de légumes sur le marché, ma grand-mère et ses baklavas, ma copine parisienne qui est au bout de sa vie, un petit garçon de quatre ans qui a une répartie monstrueuse. Je viens du village de Saint-Cannat, à côté d’Aix-en-Provence, où tout le monde se connait et colporte les potins. Tout mon spectacle est basé sur des personnages existants. Quand j’étais enfant, mon père m’a fait croire que les pierres précieuses poussaient dans mon jardin, depuis je les cherche…

Comment ton envie de faire du spectacle a-t-elle démarré ?
Avec Elie Kakou ! Je viens d’une famille méditerranéenne, italienne et arménienne, et nous, on parle avec les mains ! Je voyais dans ses spectacles un prolongement de ma famille et je me disais : « Si c’est un métier, je veux bien faire ça. ». J’aimais Gad Elmaleh aussi.
Dans l’humour en ce moment, on trouve beaucoup de stand-ups, toi tu as choisi d’incarner des personnages…
Il existe différentes façons de faire rire. Dans le stand-up, on raconte des anecdotes sur sa vie quotidienne, des réflexions sur soi. Moi, j’ai choisi de faire rire en incarnant des personnes. J’aime rentrer dans leur peau, imposer leur respiration, leurs doutes, leurs fous rires. Juste relater ne me donne pas assez d’adrénaline, j’ai besoin de rejouer la scène, sans jamais caricaturer, et de voir si ça fait la même chose au spectateur. J’aime écrire aussi. Un spectacle, c’est un long travail d’écriture de plusieurs mois, et quand on a bien compris les enjeux, on passe au plateau. On trouve une position qui dessine ces personnages. Moi, j’aime les portraits en médaillon très cinématographiques. Puis je vois avec le public comment ça respire, si l’écriture est trop faible c’est compliqué.
Cette date au Pradet est très particulière. J’ai écrit ce spectacle il y a dix ans, je l’ai joué cinq-cents fois, et là ce sera la toute dernière. J’enchaînerai ensuite avec un nouveau spectacle, « Craquages », et treize nouveaux personnages.

Une question que j’aime bien dans la bande-annonce de ton  : « Marion, toi t’es une adulte ou une enfant ? »
C’est trop mignon… Je dois être une grande enfant, oui. être comédienne permet les deux : il y a le costume, le jeu, la rigolade, mais c’est aussi quelque chose de difficile, et sous le couvert de l’humour on peut aborder des thèmes sensibles.

Tu as aussi joué dans plusieurs films, c’est un exercice différent ?
Oui, c’est un exercice différent. J’adore le seul en scène mais c’est assez solitaire. Au cinéma, enfin, on peut retrouver les copains. C’est aussi l’occasion de jouer d’autres pépites. Je ne me considère pas comme humoriste mais comme comédienne, donc si j’ai l’opportunité d’avoir des rôles au cinéma ou théâtre, c’est avec plaisir que je m’y consacre.

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