Maryse Courbet – Yves Borrini – Songe d’une nuit d’été

>> Un Songe d’une Nuit d’été, les 16 et 17 septembre à la Maison Jean Aicard à La Garde

J’ai pu découvrir cette superbe version du Songe d’une Nuit d’été dans le cadre onirique du Jardin de Baudouvin à La Valette. En septembre, Yves et Maryse investiront cette fois-ci la Maison Jean Aicard, dans un spectacle gratuit offert par la ville de La Garde.

Un mot sur la compagnie ?
M.C. : Nous sommes une ancienne compagnie, fondée en 1987, sous le nom de Nouveau Théâtre de Toulon. Devenus Le Bruit des Hommes en 1994, nous avons été en résidence jusqu’en 2010 à La Garde. Au fil des ans, nous avons créé plus de soixante spectacles, principalement du théâtre contemporain, avec des commandes d’auteur et des adaptations. Nous avons reçu un soutien continu des collectivités locales, notamment de la ville de Toulon, de la Métropole TPM, de la région et du département. Pour cette production, nous avons effectué deux résidences à Chateauvallon, et avons joué au Jardin de Baudouvin. Cette pièce est représentative de notre travail, qui oscille entre créations contemporaines, quelques classiques, des adaptations, des pièces originales d’Yves et un ancrage dans notre territoire. Mais nous aimons aussi explorer d’autres horizons, notamment au Cameroun, au Maroc et en Nouvelle-Calédonie, où nous collaborons avec des équipes locales.

Qu’est-ce qui vous attire dans cette pièce ?
Y.B. : En premier lieu, c’est une comédie féérique et baroque, l’une des plus extravagantes de Shakespeare. À l’origine, c’est une commande pour divertir les invités lors d’un mariage, et l’auteur a repris la situation pour en faire la trame de sa pièce. De plus, il s’agit d’une œuvre sur l’amour et l’identité, des thèmes incroyablement contemporains. Nous retrouvons des changements de couples, des jalousies, des passions, des trahisons… Un autre aspect marquant est la coexistence de plusieurs univers : le monde réel et le monde de la nuit, du rêve et de la magie. Ce mélange permet de plonger dans l’inconscient des personnages. Enfin, l’un des éléments les plus forts est le rapport à la nature et à ses perturbations. Un monologue de Titania explique que les bouleversements climatiques ont pour unique cause les passions humaines, nos conflits et nos discordes, le tout à la fin du XVIe siècle ! Dans l’écriture de Shakespeare, le trivial côtoie toujours le métaphysique et le sublime.

Restez-vous fidèles au texte d’origine ?
Y.B. : Nous sommes à la fois profondément fidèles à l’esprit et à la forme de la pièce, mais nous prenons également certaines libertés dans le langage. Nous avons travaillé à partir du texte en anglais et de plusieurs traductions, tout en créant une œuvre poétique originale.
Votre casting est de grande qualité…
Y.B. : Nous avons seize acteurs au total. Jean-Jacques Rouvière incarne Oberon, et Philippe Segura joue le rôle de Bottom. Pour les jeunes amoureux, nous avons collaboré avec le Conservatoire, et avons rassemblé un groupe d’acteurs qui se connaissaient déjà. Stéphanie Slimani s’est révélée être une excellente addition à notre équipe. Nous avons également fait appel à quelques amateurs, dont d’anciens élèves à nous du lycée de La Garde. Quant à moi, je joue le personnage de Puck, et nous avons créé un rôle spécialement pour Maryse, en tant que chanteuse et observatrice.

La musique occupe une place importante dans votre production, avec des compositions originales et contemporaines. Pourquoi ce choix ?
M.C. : La musique joue un rôle majeur, nous savons qu’il y avait déjà des chants dans la pièce d’origine. Aurélien Arnoux, issu du conservatoire, notamment en composition, a écrit les chansons et joue de la guitare. Jeanne Anna Simone chante, elle est un peu devenue notre muse. Nous avons également repris des poèmes de Shakespeare de l’époque que nous avons incorporés.

En savoir +