Massilia Sound System – Rassembler le monde
>>Massilia Sound System, Festival Couleurs Urbaines, Le 29 juin à La Seyne
Massilia Sound System célèbre quatre décennies d’engagement musical et de résilience culturelle, incarnant l’esprit bouillonnant de Marseille. Avec leur mélange unique de reggae et de musique provençale, ils ont su captiver les foules et porter haut les couleurs de la diversité. La parole est à Gari Grèu !
Vous participez au festival Couleurs Urbaines cette année. Si je ne me trompe pas, la dernière fois que vous y avez participé était en 2021 ?
Oui, la dernière fois que nous avons joué au festival Couleurs Urbaines, c’était pendant les années COVID, au moment où les concerts reprenaient progressivement. Nous avons participé à ce festival à plusieurs reprises, car nous avons de nombreux amis là-bas. C’est une belle initiative populaire, exactement ce que nous apprécions. Jouer à Couleurs Urbaines a du sens pour nous, car La Seyne, où se déroule le festival, partage une histoire similaire à La Ciotat, d’où nous venons, avec son passé post-industriel. C’est un bonheur pour nous, d’autant plus que le festival se déroule dans l’espace public et rassemble un large public, y compris des familles. C’est un endroit symbolique et significatif pour célébrer nos quarante ans de carrière !
Comment expliquez-vous la longévité de Massilia Sound System?
Notre longévité repose sur notre passion pour la musique, le spectacle et l’action collective. Nous avons tous commencé très jeunes nous avons grandi en même temps que Massilia Sound System. Notre histoire ne se limite pas à la musique ; elle embrasse également notre attachement à la langue provençale et notre ouverture à d’autres cultures. Ces quarante années ont été marquées par la solidarité, le bonheur partagé et la création de liens d’amitié à travers le monde. Massilia Sound System, c’est une grande toile d’araignée qui rassemble des gens de tous âges et horizons dans une magnifique aventure collective. À chaque concert, je remarque que les plus jeunes sont toujours au premier rang, ce qui démontre notre capacité à toucher toutes les générations.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
La vie et la musique sont pleines de hasard. Deux gars, avec des origines différentes, se sont rencontrés et ont lancé un projet artistique. Nous avons tous abandonné nos anciennes vies pour plonger pleinement dans l’aventure Massilia à fond, pendant deux ans, et voilà… quarante ans se sont écoulés.
C’est essentiel pour vous que votre identité reste ancrée dans la culture marseillaise ?
Pour nous, la dualité culturelle est primordiale. Le fait d’avoir deux langues et deux cultures enrichit notre perspective. En embrassant le provençal, nous avons découvert une littérature et une poésie qui ont façonné notre manière de composer et de voir le monde. Cette double culture a donné un sens à notre vie artistique et intellectuelle, nous permettant de comprendre et d’apprécier les cultures des autres. Être marseillais, c’est embrasser cette diversité héritée des nombreux migrants qui ont contribué à forger notre identité culturelle. Nous avons toujours valorisé ce regard ouvert sur l’autre, qui nous enrichit mutuellement. Cela définit notre essence marseillaise.
A quoi doit-on s’attendre au Festival Couleurs Urbaines ?
Nous allons offrir un véritable hommage à la carrière de Massilia. Certaines chansons emblématiques seront bien sûr au rendez-vous, mais nous prévoyons également de revisiter des morceaux qui n’ont pas été joués depuis longtemps. Notre objectif est de satisfaire tous les publics en proposant un mélange de classiques et de nouveautés. Après tout, en tant que groupe qui a quarante ans, il est inévitable de jouer au moins la moitié des chansons habituelles que nos fans adorent, comme « Marché du Soleil », « Parla Patois » et « Bouteilles sur Bouteilles ».
Julie Louis Delage