Mathieu Caillière & Aurélie Aloy – Hasta la vista, baby.

CINEMA
sur YouTube :
Masebrothers, Cyborg deadly machine

« I’ll be back ». « Hasta la vista, baby »… Oui, on peut mesurer l’impact d’une saga aux répliques laissées dans l’imaginaire collectif. Sans aucun doute, Terminator a marqué un genre, une époque… Le collectif varois Masebrothers a décidé d’y rendre hommage à travers un moyen métrage, « Cyborg Deadly Machine », disponible sur leur chaîne YouTube. Rencontre avec l’actrice principale et le réalisateur.

Qu’est-ce que le collectif Masebrothers ?

Nous réalisons des sketches, des parodies de films, en rapport avec la pop culture années 90, sur YouTube. Nous sommes une bande d’amis de lycée. Nous réalisons un court métrage par an, et des vidéos à sketches tous les deux mois. Plusieurs séries de programmes cohabitent sur la chaîne.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de ressusciter cet univers post-apocalyptique des films de science-fiction des années 80-90 ?

Je suis très attaché au film « Terminator » depuis que je suis gamin. Je voulais y rendre hommage sur la chaîne. Nous en avons repris les codes, avec d’autres films de SF de l’époque, en revenant en partie à des techniques traditionnelles : maquettes, maquillage… pour retrouver l’ambiance 80s-90s. On peut retrouver des références à Terminator, aux films d’Albert Pyun, « Cyborg » et « Nemesis », à « Class 99 », mais aussi au « Blob », à des jeux vidéos, « Double dragon » ou « Streets of Rage », à des dessins animés : « Pôle position » ou « Jayce et les conquérants de la lumière »…

Comment a été l’accueil du public ?

Nous avons eu de très bons retours dans la presse spécialisée. Nous totalisons trente-cinq mille vues, version anglaise incluse, sur YouTube. On a même aujourd’hui une version avec sous-titres russes ! Ils sont friands de ça. Les gens ont capté le délire de la référence. Il y a des détracteurs bien sûr, mais c’est un film qui tend le bâton pour se faire battre. En tout cas, le jeu caricatural est assumé. Allo ciné nous a déroulé un tapis rouge, avec une avant-première dans un cinéma virtuel sur sa plateforme. Physiquement, nous en avons fait une grâce à Luc Benito, au cinéma Henri Verneuil, et une autre à Toulouse.

Aurélie, comment t’es-tu préparée pour le rôle ?

J’ai revu tous les « Terminator », le 2 est mon préféré, Sarah Connor a plus de caractère. Au début, on a tourné la bande-annonce, j’en ai improvisé une partie, guidée par Mathieu. Ce décor de friche abandonnée, taguée, en ruines, aide aussi à incarner le perso. J’aime jouer la « bad ass », je n’ai pas trop eu à forcer pour le faire.

Les moyens techniques semblent particulièrement importants : effets spéciaux, dessin animé, musique originale, cascades… Comment avez-vous fait ?

Nous sommes deux sur la partie réalisation, Jérémy Vazzoli et moi, avec plusieurs assistants techniques. Nous avons fait la post-prod aussi. Jérémy s’est occupé de la 3D, des effets spéciaux, du retro gaming et du dessin animé. La musique a une place très importante aussi. Elle est due à deux artistes synthwave : Fixions, des français, et Meteor, des colombiens. La team de cascadeurs, qui assurent notamment tous les combats, est Cascade 31, de Toulouse. Nous avons des prises de vues en Drone aussi…

Et tout ça grâce au crowdfunding…

C’est un moyen pour des auteurs comme nous, qui n’accèdent pas aux aides du monde du cinéma. Nous avons réuni douze mille euros grâce à Kickstarter, avec des souscripteurs du monde entier : Australie, Canada, Etats-Unis, Pologne, Hong-Kong… Cette vague rétro est un ciné de niche, et grâce à Internet, elle peut vivre. Bien sûr, ça ne génère pas d’économie, nos heures de travail ne sont pas rémunérées…

Imaginez-vous une suite ?

Si je dois finir l’histoire, ce sera probablement en BD. On continue de produire sur la chaîne, on arrive à dix mille abonnés, on va fêter ça . On pense aussi à un long métrage, qui est en projet d’écriture.

Avril 2021