Mathilda May – Encourager l’élan artistique.

C’est la première fois que vous venez au festival Cinéma en Liberté. Comment appréhendez-vous votre rôle de présidente du jury ?
C’est effectivement la première fois que je me rends à ce festival, mais j’ai souvent été membre de jurys, notamment pour des courts-métrages — un format qui me touche beaucoup à titre personnel. Ce que j’apprécie profondément dans le court, c’est que les enjeux économiques étant moindres que pour un long-métrage, ça laisse plus de place à la liberté de ton, à l’expressivité. On y sent davantage l’élan brut de la création, et c’est ce que j’aime découvrir : des univers, des inspirations, parfois très singuliers. En tant qu’artiste, être témoin de cet élan créatif est inspirant, presque contagieux.
Quant à mon rôle de présidente, je le vois avant tout comme un encouragement. Je sais combien il est difficile de monter un film, surtout à ce niveau. Un prix, c’est souvent un tremplin, un soutien moral et artistique très fort. Je prends ce rôle à cœur : porter attention au travail des autres, c’est aussi une manière de reconnaître la beauté de leur engagement.

Quel regard portez-vous sur l’art du court-métrage ?
J’en ai tourné quelques-uns en tant qu’actrice, il y a longtemps. Aujourd’hui, je les regarde avec beaucoup de curiosité et d’attention. Le court, c’est un format exigeant. Il faut dire quelque chose en très peu de temps. Cela oblige à aller à l’essentiel, à être précis dans son geste artistique. C’est un laboratoire de formes, une porte d’entrée pour de nombreux talents. J’y suis très sensible.

Connaissez-vous un peu la région toulonnaise ?
Je connais certains coins, oui. C’est une région assez préservée, avec des lieux encore un peu sauvages. J’ai probablement déjà traversé Toulon ou ses environs sans savoir exactement où je me trouvais ! Mais j’ai une vraie affection pour ces territoires-là, entre nature et culture.

Quels sont vos projets du moment ?
Je suis en pleine préparation de mon prochain spectacle, dont les répétitions reprennent début juillet. Depuis plusieurs années, je suis autrice et metteuse en scène de mes propres créations théâtrales. C’est une évolution naturelle, une continuité dans mon parcours artistique. J’ai eu la chance d’être récompensée par trois Molières, et aujourd’hui je continue à explorer ce lien très fort entre écriture, mise en scène et direction d’acteurs, une des choses que je préfère.

Envisagez-vous de passer derrière la caméra ?
Absolument. Dans mes spectacles, j’intègre déjà du travail vidéo, des images. La réalisation m’attire, que ce soit sous forme courte ou longue. J’ai envie d’explorer ces nouveaux formats, ces récits à la fois libres et structurés. Peut-être un programme court, comme une série ou quelque chose de plus hybride. C’est une envie profonde, qui commence à prendre forme. Fabrice Lo Piccolo

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