Matthieu Priol, par nous, pour nous.
EVENEMENT
06.09 / 08.09 – Yes Weekend – Toulon / 22.09 & 23.09 – Toulon Street Food
Matthieu Priol organise des événements depuis vingt ans. Au sein de son association No/Id, il est l’un des acteurs culturels qui fait bouger l’agglomération toulonnaise. En septembre, il nous propose deux événements : Yes Weekend et Toulon Street Food.
Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer l’association No/Id il y a vingt ans maintenant ?
A l’époque, on était une bande de jeunes d’une vingtaine d’années, biberonnés à la street culture, le skate, le graffiti, à la musique hip-hop et punk-rock, des rêves plein les yeux dans une ville FN où il ne se passait rien… Coincés dans une ville sans vie qui faisait le grand écart entre l’armée et le troisième âge, autant te dire, que vivre ici, jeune et fougueux c’était une punition… Alors on a commencé à se dire qu’au lieu de râler de n’avoir rien à faire, peut être qu’il fallait que l’on prenne les choses en mains et commencer à proposer des choses par nous, pour nous. C’est comme cela qu’ URBAN POSSE s’est créé. Cela a coïncidé aussi avec l’arrivée de la musique électronique dans le Sud de la France. La méthode «Do it yourself» des free parties et des tribus organisatrices a certainement influencé pour ma part, la volonté de ne pas attendre, de nous organiser et de commencer à proposer… L’évolution majeure, c’est courant 2003, quand j’ai récupéré mes bureaux au centre ville de Toulon, 200 m2 pour créer, produire et travailler en collaboration avec la scène locale. En 2007, après une session d’un an à Londres, nous avons placé les jalons de NO/ID* lab avec Sophie Hoarau. Plus de dix ans de taff sur la côte méditerranéenne avec ma partenaire et une équipe qui est venue nous rejoindre pour créer ce qui est notre structure aujourd’hui. Vingt ans après, même si les choses ont largement évolué, je crois que l’essence de mon parcours reste toujours identique : partager et faire plutôt que parler…
Le Yes Week-End est devenu un événement incontournable, que nous prépares-tu pour l’édition de cette année ?
On reste sur les mêmes principes : trois jours, trois lieux, trois ambiances. Le vendredi 7 on sera à l’Hôtel des Arts pour un événement gratuit dédié aux cultures et aux saveurs du monde. Une programmation puisée aux quatre coins du mondes où vous pourrez danser, manger et découvrir diverses facettes de ce qui fait tourner notre belle planète. Samedi 8, on sera dans la Tour Royale pour une soirée Dj’s, la tête dans les étoiles, les pieds sur les pavés d’un lieu magique pour découvrir des artistes qui tournent sur la scène électronique européenne. Puis direction les Sablettes, pour le dernier volet de la YES weekend le dimanche 9, en mode pirate au Bikini Bay sur la plage pour une session de 15H au coucher du soleil.
Comment se retrouve-t-on à gérer des événements aussi importants que la Fête de la Musique de Toulon quand on est une asso indépendante ?
La fête de la musique avant, c’était quelques lieux dans la ville, genre place de la Lib’, Carré du Port, Barathym et basta… Nous avions une proposition peu étofféer pour une ville de 160.000 habitants. En 2009, la mairie appelle divers organisateurs de la ville pour trouver l’artiste qui pourrait remplir la place de la Liberté. Je propose un concept complément différent, celui de ne faire jouer que des artistes de chez nous sur le maximum de places du centre-ville et du Mourillon… toujours le même concept : par Nous … pour Nous. Personne n’y croit, tout le monde me promet une défaite retentissante… mais personne ne trouve l’artiste tant recherché et du coup il ne reste plus que mon projet sur la table… En 2018, la fête c’est NOUS !
Notre projet pour la fête de la musique à Toulon, c’est trente-six scènes, quatre-vingt trois formations musicales locales, soixante dix-neuf partenaires locaux … je crois que les chiffres parlent pour nous.