Mélanie Auffret et Lionel Abelanski – Je m’intéresse avant tout à l’humain.

Les petites victoires – déjà en salles.

Mélanie Auffret est venue au Six N’étoiles à Six-Fours, accompagnée de son acteur Lionel Abelanski, présenter son nouveau film qui parle de la condition de maire d’un petit village.

Devenue Maire, succédant à son père décédé, et institutrice au sein du petit village de Kerguen, Alice (Julia Piaton) a déjà beaucoup de soucis. D’autant qu’il lui faut sauver son école et son village à cause de la désertification. L’arrivée dans sa classe d’Emile(Michel Blanc), un sexagénaire illettré et acariâtre ne va pas arranger les choses.

Il y a cette jolie histoire qui se noue entre Alice et émile…
M.A. : Tous deux ont un point commun : ils ont perdu un être cher et vivent avec leurs fantômes. Pour Alice c’est son père qui fut maire avant elle et elle voudrait être à sa hauteur. Pour émile c’est la dépendance à son frère qui s’occupait de tout, entre autres du courrier, des factures, ce qu’il ne peut faire étant illettré. Cela les rapproche. Ils sont tous les deux abandonnés et cela va créer des liens sociaux. Ce qui m’a toujours intéressée c’est ce lien entre les êtres qui les rapprochent, surtout dans des lieux où tout le monde se connaît.

Mélanie, avez-vous pris des gens de votre village ?
M.A. : Oui, il y a, entre autres, Odette, une comédienne bretonne de quatre-vingt-quinze ans, qui joue encore et qui était ravie d’être de l’aventure !

Et les enfants ?
M.A. : Nous avons fait un casting sauvage de six cents enfants, j’en ai rencontré deux cents, ce qui n’est déjà pas si mal, pour n’en retenir qu’une vingtaine. Avant le tournage, j’ai travaillé en amont avec eux, on a créé une sorte de colonie de vacances. C’étaient d’ailleurs des vacances pour eux ! Ils ont tous joué le jeu sans problème. Par contre je n’ai jamais voulu que les parents assistent à ces rencontres et n’ai voulu aucun d’eux sur le tournage. Ils étaient en revanche très encadrés et le tournage a été très joyeux.

Lionel, vous voici encore dans le second film de Mélanie…
L.A. : Et je suis très heureux qu’elle ait encore fait appel à moi. Si elle m’appelle pour le troisième j’accours ! J’aime ce qu’elle raconte, la vraie vie de ces gens, sans caricature, sans pathos. Elle est très proche de la réalité et elle la raconte avec simplicité, avec beaucoup d’empathie et de tendresse. De plus, elle a tourné dans sa région où tout le monde la connaît et l’apprécie. L’ambiance était très familiale et amicale. Chacun était prêt à l’aider. Et elle parle vraiment de ce qu’elle connaît.

Lionel, comment êtes-vous venu au cinéma ?
L.A. : Par hasard. J’ai fait des études en école de commerce, avec d’ailleurs Grégory Bonnet, que j’ai retrouvé sur le film. C’est le théâtre qui m’attirait. J’en ai fait en amateur puis je suis entré au cours Florent. Nous avions monté un spectacle avec quelques élèves et Coline Serreau m’a remarqué et m’a engagé pour son film « Romuald et Juliette ». Et c’est parti comme ça.

Et passer à la réalisation ?
L.A. : Ça ne m’emballe pas plus que ça. Peut-être un jour, pour essayer. Par contre, être metteur en scène serait plus dans mes cordes.

Mélanie, vous avez fait une immense tournée pour présenter ce film.
M.A. : Oui, je voulais aller là où des communes ne voient jamais d’avant-premières. Et nous avons sillonné la France. Et le sujet du film s’y prêtait. Ça a été une belle tournée.

 

Jacques Brachet

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