Merci, Stan. – Dans la forêt? Avec une pelle?

Cinéma / Musique

« gamin. », court-métrage
Crowdfunding sur Leetchi
« Manureva », single
Disponible sur YouTube

Le duo varois, Franck Cascales et Vincent Hours, après nous avoir offert « Mano Negra », un premier court métrage voilà deux ans, viennent de dévoiler le teaser de leur nouveau projet cinématographique « gamin. », réalisé cette fois-ci avec le réalisateur expérimenté Nicolas Paban. L’occasion de retrouver une nouvelle fois leur univers singulier

C’est votre deuxième court-métrage, qu’est-ce qui vous intéresse dans cet exercice en particulier ?

F : Ce deuxième opus se situe dans le même univers. Nous avons repris certaines thématiques : la forêt, les chats, une pelle. Mais là ce n’est plus seulement nous et notre univers : nous avons rencontré Nicolas Paban qui nous a apporté ses idées. Nous continuons à construire cette mythologie parallèle, un peu surnaturelle. Le regard du réalisateur est comme un exhausteur de saveurs. Il doit être simple et subtile à la fois. Il faut déjà être un peu fou pour faire de la musique, mais ça reste accessible. Faire des films, c’est beaucoup plus lourd : il faut des comédiens, de la technique… Mais, c’est super excitant : on peut s’exprimer, improviser… Nous avons les premières images du teaser, c’est très prometteur. Ce n’est pas la suite de « Mano Negra » mais c’est tourné dans les mêmes endroits, avec des analogies visuelles. Nous pensons tourner dans la forêt avec une pelle jusqu’à la fin de nos jours…

V : Mais tu creuses ta tombe… On a aussi travaillé avec de nouveaux intervenants dont Patrik Cottet-Moine ou le collectif Horlab.

Une nouvelle fois la BO est composée exprès pour ce court-métrage ?

V : Oui, mais les titres ont été composés avant le tournage, juste après l’écriture du scénario. Sur le premier, il y avait peu de dialogues… Les morceaux étaient des chansons dont les textes faisaient partie de la narration. Là le travail est plus classique, on crée des univers instrumentaux qui accompagnent les images. Une seule chanson aura du texte.

Qu’est-ce qui vous a plu chez Nicolas ?

V : Sa grande liberté. C’est un artisan du cinéma, il peut aller où il veut. Il réfléchit beaucoup. Il travaille avec sobriété et avec une poésie que j’aime.

F : Son humanité, que l’on retrouve dans la plupart de ses films. Il l’a amenée dans cette histoire, qui était assez dure à la base. Il a donné une épaisseur aux personnages. Le scénario n’a plus grand chose à voir avec notre point de départ : la narration est identique, mais faite de façon plus sensible et intelligente.

Vous avez organisé un crowdfunding sur Leetchi, en quoi avez-vous besoin du public ?

V : C’est aussi une cagnotte humaine. On a déjà quelques aides, mais on cherche de bonnes âmes qui viendraient nous aider à réaliser ce tournage.F : Nous faisons un appel au don mais l’approche est égalitaire. Chacun participe à son niveau, et tous seront invités à une projection privée.F : C’est du disco, ancêtre de l’electro, notre univers. C’est aussi très dansant. Dès que je l’entendais, gamin, je me précipitais sur la piste de danse, alors qu’il est d’une tristesse absolue. On retrouve souvent cela chez nous, un équilibre entre une orchestration joyeuse et un thème plus tragique.

V : On est allé à l’opposé de Chamfort qui proposait une accumulation de pistes de synthé. J’ai souhaité retrouver des instruments acoustiques. Je suis percussionniste de formation, là j’ai utilisé différents claviers de l’orchestre classique (marimba, xylophone, glockenspiel). On retrouve ces éléments organiques, bois, métal, pour évoquer l’eau. Ce morceau est comme une respiration, un cadeau après un hiver assez casanier. Courant juin on va sortir un nouvel EP, « Frontières #01 », avec trois inédits. 01, car, bien sûr, il y en aura d’autres dans les mois à venir.

Juin 2021