Merci, Stan. Ode aux petites natures.

Les conviviales de l’Art – 9 juin – La Seyne

 

Merci, Stan c’est Franck Cascales et Vincent Hours. L’un graphiste et plasticien, l’autre musicien. Tous deux reconnus sur la scène culturelle varoise. Quand ils se rencontrent, ils nous offrent un délicieux mélange : chanson à texte, rock, électro, slam… En toute liberté.

 

 

Merci, Stan, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre ?

 

Franck : C’est une rencontre au long cours, on se croise et on se toise, entre mépris et dédain, entre admiration et respect. Frédéric Garbe a croisé nos effluves avec ses Lectures Illustrées. Vincent faisait la musique, moi les images. J’ai proposé à Vincent de venir dans mon atelier… pour voir. C’est un musicien émérite, connu des varois. Moi j’avais un projet musical, Moogly, avec beaucoup de textes dans les tiroirs.

Vincent : Je me suis mis à composer autour de la musique électro grâce au théâtre et à la danse, pour la Compagnie de l’Echo, Art Macadam, l’Autre Compagnie… Je voyais la musique comme soutien à une performance scénique. Merci, Stan c’est un groupe, nous préparons un album. Franck m’a livré ses textes comme une lecture, et moi derrière mes machines, j’ai trouvé une ambiance. Nous avons gardé cet accord d’aller à l’essentiel, de ne pas résister, de laisser s’ouvrir les portes. L’idée était de tout créer en trois sessions, et de voir ce qui allait en sortir. Nous voulions quelque chose de brut, qui peut avoir ses défauts, mais c’est ce qui fait son caractère et son identité. Nous n’avons pas gommé pour aller vers tel canon de la chanson ou du slam. L’inattendu a été gardé, une coupure de courant au milieu d’un morceau, une machine à laver qui se lance… Le matériel d’enregistrement était prêt et dès que l’on sentait que c’était bon on enregistrait. Au niveau des textes, certains ont été conservés, d’autres revisités, mais c’est un travail de création. La voix est mise au premier plan. Je suis batteur, la composition pour moi est plus apparentée à de la synthèse de sons qu’à de la virtuosité. En fait, dès que ça raconte une histoire ça m’intéresse.

Franck : Fred Garbe est revenu pour travailler sur notre scénographie. La formule légère à deux est confortable, pour un public restreint, dans un endroit convivial, intime… Pour le moment, nous n’envisageons pas le Stade de France… mais nous n’excluons rien

 

 

C’est un hommage à tous ces moments dérisoires qui sont l’essence même de la vie ?

Franck : Il y a un peu de ça, une certaine forme d’ironie. Stanislav Petrov dans la discrétion la plus absolue a sauvé le monde, peut-être que nous aussi ! C’est un clin d’œil à tous ces gens qui font plein de choses, en souterrain, sans être remerciés, qui œuvrent pour un monde plus juste… et plus amusant. Nous aimons que ce soit simple, que ça aille vite. Nos morceaux seront sur Bandcamp, chaque morceau à 1€. Il y aura peut-être un album physique, si ça peut nous amener à faire des concerts. Notre envie première est le live. Le disque n’est plus indispensable aujourd’hui. Le titre de l’album est : « Petites natures », c’est nous, les êtres humains, la fragilité de notre condition de Sapiens.

 

 

Votre actualité est chargée en juin…

Vincent : Oui, le 9 juin nous participons aux Conviviales de l’Art à la Seyne. C’est un parcours artistique, avec un public itinérant, qui saura le jour J où nous jouerons. Conjointement, le 9, nous sortirons l’album sur Bandcamp.

Franck : Nous pensons que ça va faire plaisir au public d’entendre des textes en français. A partir du moment où on a des choses à dire, autant qu’on soit compris. Dans nos influences communes, on retrouve beaucoup d’artistes qui ont fait sonner le français autrement : Higelin, Bashung, Gainsbourg. Ils travaillaient avec le français sans avoir de complexes par rapport à ça. J’aime écrire en français. Ce sont en général des textes assez noirs, mais on rigole beaucoup en les créant. Demain la retraite, après demain la mort, maintenant : c’est Merci, Stan

 

Stanislav Ievgrafovitch Petrov était un officier de la Voyska PVO, la force de défense anti-aérienne de l’Armée soviétique.

Lors d’une alerte déclenchée par les satellites de surveillance soviétiques en septembre 1983, il aurait, comme il l’a rapporté, pris la décision d’informer sa hiérarchie qu’il pouvait s’agir d’une fausse alerte, et non d’un tir de missiles contre l’Union soviétique comme l’indiquait le système informatique d’alerte antimissiles.

Cette crise intervint à un moment d’extrême tension entre l’Union soviétique et les États-Unis, seulement trois semaines après la destruction du Vol 007 Korean Air Lines par des chasseurs soviétiques, et aurait donc pu déclencher une riposte soviétique à cette fausse alerte de tir américain.

(Source Wikipédia).

Merci, Stan !

 

Chaîne Youtube du groupe Merci, Stan